Jean-Guy, peux-tu nous parler de ton parcours ?
« J’ai été formé au Vannes OC, club pour lequel j’ai porté les couleurs dans toutes les catégories de jeunes. Par la suite, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe réserve du club qui était alors en DH puis l’équipe première la saison suivante, lorsque le club fut rétrogradé en DSE. En parallèle du football, j’ai obtenu mon BTS NRC en juillet 2015, ce qui me permet d’envisager une alternative professionnelle au football. »

Quelles étaient tes motivations pour tenter une aventure à l’étranger ?
« J’avais vraiment envie de découvrir autre chose : un autre pays, une autre culture, une autre langue etc… A la base, mon projet s’orientait plutôt vers une aventure aux USA, dans le but d’intégrer une université américaine. Malheureusement, je n’ai pas pu mener ce projet à bien. C’est seulement dans un second temps que je me suis intéressé au concept de l’Edusport Academy que je connaissais déjà depuis 2-3 ans par le biais de mon ami Etienne Jang qui avait déjà vécu cette expérience en Écosse. Je ne te cache pas que j’avais quelques à priori sur le concept au départ, mais en discutant avec Étienne et Chris Ewing (le fondateur d’Edusport Academy), je me suis facilement laissé tenter par l’expérience et je me suis finalement inscrit à la détection organisée à Rennes (en 2014). »

Quelles réticences avais-tu à propos du concept ? Et Pourquoi as-tu finalement choisi l’Edusport Academy ?
« Pour moi, l’Edusport Academy était synonyme d’un tremplin vers le monde professionnel, une sorte de centre de post-formation pour ainsi dire. Or, il n’y a que très peu de joueurs passés par l’académie qui ont intégré le monde professionnel par la suite. Sauf que l’objectif de l’académie est vraiment tout autre ! C’est une démarche personnelle importante. Outre le fait que l’Edusport Academy offre des opportunités non négligeables sur le plan sportif puisque nous vivons comme des pros au quotidien, c’est aussi et surtout une formidable expérience humaine qui te permet de concilier l’apprentissage de l’anglais et la pratique de cette passion qu’est le football. »

«Dix heures de cours d’anglais par semaine. »

Quels sont les critères importants pour pouvoir intégrer l’EA ?
« Je pense qu’il s’agit surtout d’une question d’état d’esprit, sur et en dehors du terrain, les recruteurs de l’EA y sont très attentifs. On sent que l’objectif est de créer un groupe homogène et sain, qui permettra de travailler sereinement au quotidien. C’est plutôt réussi d’ailleurs, on est vraiment un groupe de potes et l’ambiance est excellente. Après, le niveau d’anglais individuel est secondaire. Même si des bases sont nécessaires, l’immersion dans un pays anglophone et les cours auxquels nous assistons nous permettent de progresser rapidement et d’être à l’aise avec la langue. Au final, l’objectif est de comprendre et d’être compris, et c’est très rapide ! »

Prépares-tu un diplôme ?
« Nous préparons l’IELTS (International English Language Testing System) que nous passerons à la fin de notre cursus et qui permet d’évaluer notre niveau en anglais selon plusieurs approches : lecture, compréhension, écriture etc… C’est un examen assez compliqué puisqu’il est aussi destiné aux anglophones, mais nous y sommes très bien préparés grâce à nos dix heures de cours d’anglais par semaine (répartis sur 3 jours). »

Au niveau Football, comment l’académie fonctionne ? Participez-vous à des compétitions officielles en Écosse ?
« Nous avons le même fonctionnement que n’importe quel club à ce niveau-là. Cette saison, nous évoluons en 6e Division écossaise, un championnat amateur qui regroupe des équipes du Sud de l’Écosse. »

« Une expérience humaine exceptionnelle ! »

Quel est le niveau de votre championnat ? Quelles sont les différences avec le football en France ?
« Si je devais comparer par rapport au niveau de la ligue Bretagne, on peut dire que cela équivaut au niveau DSR, sachant qu’il s’agit d’un football très différent, davantage basé sur l’aspect physique que technique ou tactique. Pour tout te dire, on se fait vraiment rentrer dedans ! Les Ecossais prennent un malin plaisir à bousculer les « petits français » (rires !). Mais ça fait partie de l’apprentissage et cela nous permet de travailler énormément sur l’aspect mental. Ensuite, l’avantage ici en Écosse, c’est que nous sommes engagés dans de nombreuses coupes (6 au total !), et que certaines d’entre elles nous permettent de nous mesurer à des équipes hiérarchiquement supérieures, avec un statut professionnel. Par exemple, la semaine passée, nous avons éliminé une équipe de 5ème division. Lors de cette rencontre, nous avons pu nous rendre compte du fossé qui existait entre notre championnat et le leur puisque le niveau était très proche de celui d’un match de DH en Bretagne. »

Comment envisages-tu l’après Edusport Academy ?
« Je ne suis pas encore fixé sur la suite des évènements. Je suis venu ici pour jouer au football, alors je ne vais pas te mentir, si j’ai des opportunités de poursuivre le football en Écosse ou dans un autre pays, alors je n’hésiterai pas à saisir ma chance ! Il y a toujours une part de rêve à entretenir, donc je me dis « pourquoi pas. Après, je ne suis pas borné non plus, en cas d’absence de propositions, je n’hésiterai pas à revenir en France pour entamer une carrière dans le monde du travail tout en conciliant une activité footballistique à un bon niveau. »

D’ailleurs, comment est la vie en Ecosse ?
« Je me suis très bien adapté à la vie ici. Glasgow est une ville attractive où il fait bon vivre, malgré la température qui commence à descendre un peu trop à mon goût (rires !) ! Le plus compliqué ici au départ, c’est l’accent écossais ! On ne comprend pas tout au début, mais on s’y fait. Enfin, d’une façon générale, on ressent un art de vivre différent de ce que l’on peut connaître en France, plus chaleureux et convivial. De plus, Glasgow est une vraie ville de foot ! Nous sommes allés voir le match de 2e division écossaise Glasgow Rangers-Greenock Morton dans l’antre d’Ibrox Stadium. Un super moment dans une atmosphère incroyable pour un club de 2e division ! »

Et si c’était à refaire ?
« Je le referai sans hésitation ! Cette expérience est positive à tout point de vue, tant sur le plan sportif car tu vis pendant une saison comme un professionnel, que sur le plan humain. C’est aussi une expérience humaine exceptionnelle ! »