Jacques LE NORMAND (T.A. Rennes)
Jacques le Normand quitte le banc de la TA Rennes après 19 ans ! (Photo Philippe Le Brech)

Après 19 saisons sur le banc de la TA Rennes, Jacques Le Normand va devenir le directeur sportif du club. Une fidélité au club breton qu’il clame porter haut et fort !

Que retiens-tu de ton passage sur le banc de la TA Rennes ?
« 19 ans c’est long mais ça va aussi très vite ! Je n’ai pas vu le temps passer… Je retiendrai le chemin parcouru jusqu’à maintenant, avec des montées, des descentes, des déceptions, des joies, des peines, de grands moments sur le plan humain, une collaboration intacte avec mon président Jacques Aubry. Dans ce milieu, on a besoin d’une présence permanente et ça a très bien fonctionné entre nous depuis le début à la TA Rennes. Puis comme je l’ai toujours dit, un entraîneur n’est rien sans ses joueurs. »

On sent un vrai sentiment de fierté d’évoquer cette fidélité…
« Bien sûr, surtout quand on voit le monde d’aujourd’hui où lorsqu’il y a la moindre difficulté ou contrainte, les gens se séparent. La moyenne de vie d’un entraîneur professionnel doit osciller entre 16 et 18 mois donc si on a parcouru tout ce chemin, même en amateur, c’est d’abord que c’était réalisable sur le plan humain. Il n’y a pas que les bons moments, il y a aussi les moins bons et c’est ce qui forge le caractère. On n’a jamais dérogé à nos principes ! »

Jacques le Normand : « C’était de l’adaptation permanente ! »

Qu’est ce qui a changé dans le métier d’entraîneur ?
« On va dire qu’il y a 20 ans, l’entraîneur était plus seul, avec à sa charge un effectif d’une trentaine de joueurs entre la A et la B. A cette époque-là, j’étais assisté par quelqu’un pour m’occuper de la C et D mais nous n’avions pas de préparateur physique, pas d’entraîneur des gardiens. On avait un terrain stabilisé sur lequel on évoluait mais les équipements n’étaient pas la même hauteur. C’était de l’adaptation permanente. »

Tout est plus « pro » aujourd’hui ?
« On travaille avec un staff composé d’un adjoint, d’un préparateur physique avec son adjoint, de quelqu’un qui s’occupe de la réathlétisation, quelqu’un aussi pour filmer les matchs. A la TA Rennes, tout a été fait pour qu’on soit aujourd’hui dans les meilleures conditions de travail. »

Etais-tu autant sollicité par les médias ?
« Les échanges se faisaient également par téléphone ou les journalistes venaient sur place pour faire une petite interview sur le bord du terrain, à l’entraînement ou après les matchs. On pouvait aussi se rencontrer dans des lieux beaucoup plus informels comme le bar par exemple. Ce qui a beaucoup changé, c’est le nombre d’interlocuteurs et de médias… à l’époque où j’ai commencé, il n’y avait qu’un journaliste référent de Ouest-France par exemple ! »

« Je n’ai pas eu le temps de me reposer ! »

Avant d’évoquer tes nouvelles fonctions, tu conclus cette longue aventure sur le banc de la N3 avec un maintien acquis in extremis !
« C’était important de finir sur une bonne note. On est parti de la DSR (ancien deuxième niveau régional, N.D.L.R.) il y a 19 ans avant de monter en CFA2 puis de reconstruire en DH. On a réussi à pérenniser l’avenir de la TA Rennes à ce niveau pour la huitième année consécutive et ça me tenait à cœur d’aller chercher le maintien. Je n’en mesure pas forcément la réalité depuis mais la fin est magnifique. On bat le leader chez nous, on se maintient sur la dernière journée, je ne pouvais pas rêver mieux ! »

Es-tu déçu de ne pas avoir rempilé pour une vingtième année ?
« Très sincèrement non puisque ça aurait pu être l’année de trop ! L’entraîneur n’a pas le temps de souffler et je le vois depuis notre dernière rencontre. J’ai savouré mais tout s’est enchaîné très vite puisqu’on a enchainé sur le recrutement de mon successeur. Je n’ai pas eu le temps de me reposer car il a fallu réaliser les premiers ajustements, surtout avec le groupe N3. C’est ce qui fait la passion du foot, le fait de toujours avoir envie d’avancer… même si je pars en vacances bientôt et cette fois, elles seront bien méritées (rires). »

>>>Retrouvez interview en intégralité dans FootAmateur Le Mag n°4 !