Imrân Louza
Imrân Louza s'est pris au jeu des selfies avec les jeunes fans de foot. (Photo Emmanuel Nicoleau)

Mercredi dernier, Imrân Louza était à Saint-Jean-de-Monts pour l’inauguration de ses stages qui se dérouleront cet été. Rencontre.

15 h 30, mercredi 19 mai. Le speaker s’égosille au micro et les vigiles laissent traîner un œil. La cafétéria du Super U de Saint-Jean de Monts est prête pour accueillir Imrân Louza. Le joueur du Football club de Nantes vient de fêter son 22e anniversaire et il lance son premier stage de football pour enfants, à 300 mètres de la mer.

Aujourd’hui, c’est rencontre avec les clubs voisins pour une séance de dédicaces. Un rendez-vous ouvert aux visiteurs de la grande surface. Le défilé commence et l’encre s’attache sur les tracts de promotion du stage remis aux jeunes. Les enfants des Ecureuils Montois et de Sallertaine ont ouvert le bal, c’est maintenant l’ancien maire André Ricolleau (1989-2020) qui arrive avec deux amis. Le fan de ballon rond parle de l’échéance sportive à venir et pose pour la photo souvenir.

C’est un enfant qui prend la relève et lance la question qui le travaille depuis des semaines. « Alors, tu vas rester à Nantes ? » Réponse polie du joueur qui précise que pour le moment, rien n’est signé. Il devra le répéter plusieurs fois dans l’après-midi. Car les supporters sont nombreux à venir à la rencontre du pro. « Avez-vous Instagram ? » leur demande-t-il, une fois la photo avec le portable faite. Le message est passé. Le cliché tournera sur les réseaux sociaux dans les minutes qui suivent.

Dans les coulisses, on s’active. Les employés du U remettent une brioche Pasquier et un jus de fruits à la marque du magasin à chaque enfant. Il faut aussi préparer la salle pour la conférence de presse et surveiller la montre, car une séance photo est prévue sur le remblai un peu plus tard, avec la Grande Roue et l’office de tourisme. Pendant ce temps, Imrân Louza rappelle son parcours.

Imrân Louza devant la grande rue de Saint-Jean-de-Monts. (Photos Emmanuel Nicoleau)

Imrân Louza en terrain conquis

« Je suis originaire de Nantes. J’ai commencé le foot à l’Etoile du Cens. Et puis ça a été très vite. A 7-8 ans, j’ai pris ma première licence au FC Nantes et participé à des tournois. J’ai de la chance de continuer à jouer dans mon club formateur. C’est Top ! » Et à l’école ? « Je n’étais pas très fort. Mon premier but, c’était de passer pro dans le foot. J’ai arrêté l’école et je me suis concentré dessus, avec la section foot de Nantes. »

La séance photo se prolonge. Chacun a au préalable lavé ses mains au gel et essaye de garder une distance de sécurité. Pour les signatures ? Les flyers se succèdent, mais Imrân Louza a aussi des demandes plus insolites. Des chaussures, maillots, coques de portables ou des écharpes tendues par des petites filles… Un grand fan qui a su sa venue au dernier moment griffonné dans l’urgence son portrait, qu’il lui offre. Le Nantais est en terrain conquis entre les clubs de Vendée et de sa région qui viennent à sa rencontre.

Un petit timide passe avec son ballon. Jusque-là, il était caché par une jeune femme. Imrân Louza le met en confiance et discute avec lui. Puis c’est un groupe d’adolescents qui lui demande de signer. « Même si on préfère les clubs de Paris et Lyon, on est aussi pour Nantes ! » sourit la troupe. Mais il est déjà l’heure. Le footballeur va rencontrer les journalistes et partenaires pour la suite de sa journée. Cette journée restera un bon souvenir pour celui qui mise sur l’avenir en proposant son expérience à ceux qui lui succéderont peut-être sur la pelouse du FC Nantes.

>>> Le site des Louza Football Camp

3 questions à Imrân Louza

Pourquoi mettre en place des stages pour les enfants à Saint-Jean de Monts ?

« C’est une opportunité pour moi. C’est important de faire plaisir et de donner, partager, tout ce que j’ai connu jusqu’à aujourd’hui. Mettre en avant les valeurs que j’ai engrangées depuis tout petit grâce à ma maman. M’inscrire dans l’éducatif et le social, c’est quelque chose de primordial pour moi. Maintenant que j’ai la possibilité de le faire, au vu de mon petit statut, je le fais. Je ne vais pas regarder derrière moi, j’ai envie d’avancer avec tout ce beau monde (ses partenaires, N.D.L.R.) pour quelque chose de grand. Je ne serai pas là tout le temps mais une fois par semaine, ça serait l’idéal. Il y aura aussi les visioconférences. Des vidéos pour montrer aux enfants comment on vit, nous les footballeurs. Pour le côté loisir, il y aura des tournois de beach soccer organisés. Des animations et des soirées hamburgers, pizzas… Des jeux de société le lundi soir avec l’entreprise Goliath. Une visite de la Jonelière le mercredi. Le bowling le jeudi soir… Une équipe éducative pour le terrain et une équipe animations. »

Vous êtes le seul joueur en activité en France à avoir votre propre stage. Quel message voulez-vous passer auprès des jeunes en sortant d’une période Covid où tous les clubs perdent des licenciés ?

« C’est un stage qui va leur permettre de prendre du plaisir. Pas se prendre la tête. C’est avant tout des vacances ! De la convivialité dans une année compliquée. Malheureusement, des supporters n’ont pas pu venir au stade. Et ça nous boostait malgré tout. Le foot amateur, je sais qu’il a fallu arrêter les championnats, continuer, ensuite arrêter… Tout va revenir à la normale. Je l’espère pour les amateurs. Dans le monde professionnel, on a hâte de retrouver du monde dans les stades pour faire la fête ! »

Un mot sur la séance de dédicaces qui a précédé cette conférence de presse, avec des petites filles, des garçons, des clubs de tous les horizons…

« Le Top ! Les enfants sont toujours impressionnés au début. J’essaye de les mettre le plus à l’aise possible. Signer les chaussures, les téléphones (sourire) … Ils vous regardent des étoiles dans les yeux. J’étais pareil, en fait… C’est toujours beau de voir un footballeur devant nous. Le fait de leur donner ça, c’est un plaisir. Ils n’ont pas ça tous les jours, je pense. Ce stage, on le voit sur la durée. Et avec de l’ambition. On espère à moyen terme être un stage de très grand renom en France, et que ça vienne du territoire et même d’ailleurs. Nous avons déjà 300 inscriptions, ça avance très vite et on n’a pas de plafond ! »

Imrân Louza avec la Maire de Saint-Jean-de-Monts (à droite) et des jeunes fans. (Photos Emmanuel Nicoleau)