Le 31 mai 2018, notre partenaire Call4sport a lancé une enquête nationale sur le sport amateur. Ce sont 1720 clubs qui ont répondu au questionnaire et le constat est simple : les associations sportives sont en grande souffrance et tirent la sonnette d’alarme. Episode 2 : Le sponsoring, un enjeu majeur.


« Un partenaire vient au début pour faire plaisir et au fil du temps, nous constatons que souvent, il souhaite pouvoir en tirer profit commercialement […] et nous avons beaucoup de difficultés à satisfaire cette logique. » Comme l’avoue ce président de club, la relation avec les partenaires est en train d’évoluer. Fini le petit commerçant qui lâche un billet sans rien attendre en retour. « Il faut sans cesse se renouveler pour attirer de nouveaux sponsors » concède cet autre responsable de club interrogé dans le cadre de l’enquête de Call4sport.

Pendant longtemps, les associations n’ont pas pensé utile d’offrir un retour concret à leurs partenaires. Un panneau au bord du stade ou un encart dans un programme semblaient suffire. Ce n’est plus le cas. « Il est aujourd’hui très difficile de demander de l’argent sans pouvoir donner une contrepartie aux sponsors » souligne un autre président de club. Certains l’ont compris très tôt comme l’US Saint-Malo ou Bergerac Périgord FC, deux clubs de National 2. Ils organisent en effet des rencontres régulières avec leurs partenaires afin qu’ils puissent échanger entre eux et ainsi réfléchir à travailler ensemble.

« Les sociétés sont tellement sollicitées de toute part par les associations, elles deviennent de gros financeurs d’activités, explique Marc Moroux, le responsable des partenariats du club malouin. Aujourd’hui, les clubs doivent animer leur réseau de partenaires. Et ça ne se passe plus forcément lors des matchs, quel que soit le niveau, mais en dehors. Car si on ne met pas les ingrédients pour les garder, ils partent ailleurs. » Comme le fait aussi son homologue périgourdin avec des rencontres entre partenaires le mercredi soir.

« Créer une offre qualitative, détaillée et diversifiée ! »

Car le sponsoring est devenu un enjeu majeur ! A Saint-Malo, c’est 1,3 millions d’euros de partenariats privés sur un budget de 1,7 millions. « C’est valable sur des villes d’une certaine taille, indique un président de club vendéen qui évolue en championnat de Ligue. En zone rural, c’est plus difficile. De notre côté, ce sont les manifestations qui nous rapportent la plus grosse partie du budget. »

Pour plus de 75% des clubs interrogés, l’augmentation des revenus de sponsoring dans les mois à venir est un enjeu jugé de très important à crucial… « Il faut créer une offre qualitative qui soit détaillée et diversifiée » précise Marc Moroux. Pas simple pour des petits clubs… mais il suffit pourtant de mettre en exergue les actions entreprises par son association afin de les mettre en valeur, savoir se différencier des autres clubs.

Créer un document avec une proposition commerciale claire est même devenu indispensable afin de présenter  son club auprès des partenaires. Avoir un site internet de qualité et mis à jour régulièrement ainsi que des réseaux sociaux actifs (Facebook, Twitter) est très apprécié pour montrer le dynamisme de l’association. Ce sont les premières conditions pour booster son sponsoring.

Jérome Bouchacourt