Les Messins espèrent se qualifier pour les demi-finales de la coupe Gambardella ! (PHoto FC Metz)

Interview croisée des entraîneur de Metz et Montpellier qui s’affrontent ce samedi en quart de finale de la coupe Gambardella. 

Frédéric Garny (entraîneur de Montpellier)

Comment jugez-vous votre adversaire avant le coup ?
« Metz fait un très beau parcours en sortant deux grosses équipes que sont Lyon et Nice. Cela demande donc de notre part beaucoup car il y a forcément de la qualité dans cette formation. J’ai eu la chance de les voir jouer face à Lyon dans un contexte de coupe ce qui fait que j’ai une petite idée des forces en présence. Pour l’instant nous avons fait le travail, cela va se jouer très certainement sur des émotions qu’il faudra gérer par rapport à leur âge. Cette rencontre représente un engouement décuplé par rapport à ce que l’on peut vivre toute la saison. Ils sentent bien que ce n’est pas quelque chose d’habituel. »

Il y une attente particulière au sein du club. On se rappelle que derrière la dernière Gambardella gagné par Montpellier il y a eu un titre de Champion de France …
« Je sais que cette compétition tiens particulièrement à cœur à Loulou Nicolin. J’ai eu la chance d’être l’adjoint de Ghislain Printant et de suivre l’équipe titrée en 2009. Après il faut réussir à transformer ça au plus haut niveau. Ca se joue ensuite sur des détails, sur des opportunités que les garçons vont savoir saisir. Des garçons comme Stambouli ou encore Cabella avait su à l’époque profiter au maximum des départs pour la coupe d’Afrique des Nations pour se montrer. Pour un club comme le notre c’est en tout cas une nécessité de continuer d’avoir un centre de formation de qualité. Mais attention cela ne changera pas la qualité de nos joueurs. Je me souviens de Franck Barilaro le coach de Monaco victorieux la saison dernière qui avait dit à la fin du match : le tout est de savoir ce que l’on fait désormais de nos joueurs. Cela résume tout et le club monégasque a la chance ensuite d’avoir un technicien comme Léonardo Jardim qui bonifie tout ce travail réalisé en amont. »

Il y a aussi cette volonté au sein du staff de Ligue 1 à Montpellier ?
« Bien entendu !! Jean-Louis Gasset est un formateur à la base. Le week-end on peut voir le coach aux bords des terrains pour voir évoluer les plus petist… Non pas forcément parce que cela fait parti de son travail mais parce qu’il est passionné par la formation. Il ne se force pas, il aime ça. »

Comme jugez-vous cette génération par rapport à celle de 1990 ?
« Nous sommes l’équipe la plus jeune en Gambardella.  7 ou 8 premières années composent notre équipe. Ce qui peut représenter un désavantage cette saison peut être un énorme atout par la suite. C’est une génération qui est proche de la 1990… Mais encore une fois l’histoire il faut la raconter après. »

Sébastien Tambouret (entraîneur du FC Metz)

 Votre adversaire réalise, pour le moment, une très belle saison dans le groupe D U19 National. Est-ce qu’il y avait mieux comme tirage avec en plus le désavantage de ne pas recevoir ?
« Heureusement que l’on ne s’est pas attardé sur le tirage depuis le début de la compétition puisque nous avons déjà du battre Nice et Lyon, pour en être là aujourd’hui. Nous savons quoi qu’il arrive qu’à ce stade de la compétition on se confronte forcément aux meilleurs. Jouer à domicile aurait été un vrai plus car d’une part, nous sommes très suivis par nos supporters et nous avons pu le constater lorsque nous avons battu Nice qu’ils avaient une grosse importance sur le résulta final mais aussi dans le fait qu’en période de formation nous n’avons pas encore appris à gérer ces longs déplacements. On essaye de faire au mieux, en étant mis dans de bonnes conditions par le club. Mais au moins on peut dire que l’on vit à fond cette aventure. »

La Gambardella est-elle une compétition à part ?
« C’est un très bon témoin de génération. La dernière fois que le FC Metz a gagné l’épreuve c’était en 2010 et cela s’est concrétisé par l’apport d’un groupe qui a ensuite contribué à faire passer le club du National à la Ligue 1. D’ailleurs c’est la même chose pour Montpellier qui a été sacré champion de France de Ligue 1 dans la foulée de leur dernier titre. Dans la majorité des cas les clubs essayent de faire jouer leurs meilleurs éléments. Nous ne disposerons pas forcément de l’ensemble de nos forces mais on aura de vrais atouts, comme celui d’avoir 70% de notre effectif qui était présent dans notre cycle de pré-formation. Cette identité, cette culture club avec des joueurs issus de notre département ou de notre région est un vrai plus dans la cohésion du groupe et dans l’appréhension de tels enjeux. »

Comment jugez-vous cette génération ?
« Ce ne sont pas forcément les meilleurs joueurs du monde mais il y a une valeur collective énorme ce qui fait que l’on a une véritable équipe, très solidaire dans l’effort. »

Si vous aviez à souligner une spécificité de la formation au sein du FC Metz ?
« Il y a un double projet sportif et scolaire. L’année dernière pour vous donner un exemple 100% des jeunes au sein de notre formation qui ont passé un examen l’ont obtenu. C’est l’engagement que nous prenons avec les familles qui nous confient leurs enfants de tout mettre en œuvre pour atteindre ce double objectif. Quand on est capable de se retrousser les manches pour réussir à atteindre un objectif scolaire tout en menant de front un projet sportif d’importance, cela veut dire que l’on est en face d’un joueur qui a la capacité de repousser ses limites et qui sur le terrain ne lâchera rien. Cela fait vraiment parti de notre ADN. »

Jérome Bouchacourt