(Photo Philippe Le Brech)

Après plusieurs demandes d’évocation à son encontre sur la qualification d’un joueur brésilien, le Sporting Club de Paris doit rejouer trois matchs.

C’est la fin d’un dossier qui traîne depuis presque trois mois. Ce vendredi, la Commission fédérale des règlements et contentieux (CFRC) a enfin donné son verdict dans le dossier concernant le Sporting Club de Paris et son joueur brésilien Oliveira Do Nascimento Williams. C’est la demande d’évocation du Nantes Métropole Futsal qui a été traitée alors que trois autres clubs avaient déjà saisi la CFRC auparavant. Sans succès !

C’est tout d’abord l’AS Ludres qui avait alerté la FFF après son match de coupe de France du 6 février. Le club de Meurthe-et-Moselle expliquait que la licence du joueur brésilien ne comportait pas de cachet « mutation hors période » alors qu’il avait joué à Fluminense lors de la saison 2020-2021. La CFRC avait déclaré cette demande d’évocation irrecevable tout en précisant que « l’apposition du cachet mutation ne s’applique qu’en cas de changement de club dans la même pratique ».

Trois demandes d’évocation dont deux classées

Quelques semaines plus tard, c’est le Futsal Club Béthunois qui a fait une demande d’évocation concernant la qualification du joueur du Sporting Club de Paris à la suite de son match de D1 Futsal du 26 février. La CFRC a donné la même réponse au club nordiste. Puis la semaine suivante, c’est au tour du Nantes Métropole Futsal pour son match du 6 février.

La réponse du service juridique de la FFF a néanmoins été claire : « Pour information, la CFRC avait déjà été amenée le mois précédent à se prononcer sur la situation du joueur concerné. Compte-tenu du fait que la CFRC, par ses deux décisions ci-joint, a considéré que ce joueur était en règle et qu’il n’y avait pas lieu à évocation, souhaitez-vous malgré tout maintenir votre demande d’évocation ? »

La demande d’évocation a été maintenue avec néanmoins des éléments supplémentaires prouvant que Oliveira Do Nascimento Williams avait bien joué dans un club de futsal au Brésil d’octobre à décembre 2021 avant de signer au Sporting Club de Paris. La FFF a argué du fait qu’elle n’avait pas eu le bon interlocuteur lors de la demande de Certificat International de Transfert (CIT) puisqu’il existe deux fédérations pour le foot libre (CBF) et le futsal (CBFS) au pays des Cariocas.

Des matchs à rejouer plutôt que perdus par pénalité

Le joueur brésilien a donc bien été titulaire d’une licence la saison dernière et il aurait dû être considéré comme muté hors période. Le Sporting Club de Paris a donc aligné cinq joueurs mutés au lieu de quatre lors des rencontres contre l’Etoile Lavalloise Futsal, Nantes Métropole Futsal, Paris ACASA et l’UJS Toulouse 31. Des matchs que le club parisien aurait ainsi dû perdre par pénalité. Mais ce n’est pas le cas !

La CFRF a en effet considéré que « le Sporting Club de Paris s’en est tenu aux informations données par la CBF, en revanche le joueur connaissait parfaitement sa situation et aurait dû indiquer clairement le fait qu’il avait joué en fin d’année 2021 ». Ne retenant pas le match contre l’Etoile Lavalloise Futsal – qui « a obtenu sur les terrains une victoire dans les règles » – la commission fédérale a donné à rejouer les matchs face à Nantes métropole Futsal, Paris ACASA et l’UJS Toulouse 31. Le joueur a été suspendu neuf mois fermes et sa licence a été annulée.

Cette décision de faire rejouer les matchs interroge tout de même. Tout d’abord car le Sporting Club de Paris a bien bénéficié d’un avantage indu. Ensuite parce que le leader de D1 Futsal doit rejouer trois matchs alors qu’il ne reste que deux journées de championnat (7 et 14 mai). Ce qui paraît impossible à moins de reporter ces deux dernières journées. Et pour conclure, la CFRC n’a pas été aussi clémente avec d’autres clubs dans le même cas ces dernières années.

Jérome Bouchacourt