Dernier du championnat D1 Futsal et toujours sans victoire, le FC Chavanoz vit un début de saison difficile. Mais le promu, qui a déjà laissé échapper deux victoires dans les dernières secondes de jeu ces dernières semaines, est loin de se résigner.

Encore au niveau régional il y a deux saisons, Chavanoz se faisait certainement alors une toute autre image de l’élite. Un peu plus « strass et paillettes ». Si l’adversité sportive est bien celle attendue, les huis-clos imposés depuis le début de la saison (à l’exception de son déplacement à Access Chavanoz n’a pas joué devant du public cette année), confère à la compétition une saveur particulière. « Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on a le sentiment de jouer des matchs amicaux mais on joue des matchs officiels dans un contexte amical. Même en Régional 1 nous avions plus d’adrénaline » regrettait ainsi l’entraîneur Issa Saffi dans un entretien accordé à nos confrères de Métro-Sports il y a quelques jours.

Un contexte impactant pour l’économie du promu qui doit se passer des rentrées billetterie, buvette et qui ne peut pas non plus accueillir ses partenaires lors des rencontres, délocalisées par ailleurs à Vaulx-en-Velin et Neuville depuis le début de la saison.

Et un contexte forcément un peu impactant sur le plan sportif également. Chavanoz a toujours pu compter sur un public chaud bouillant, qui savait pousser les joueurs et leur apporter une petite touche de folie si besoin. Les matchs face à Toulon (4-4) et Hérouville (3-3) auraient pu connaître un meilleur sort que ces nuls concédés dans les dernières secondes dans une autre ambiance. Mais l’histoire ne peut se réécrire. La réalité du FCC, c’est aujourd’hui une dernière place au classement et aucune victoire en 6 matchs disputés.


Le promu apprend à chaque sortie mais pas encore assez vite, ralenti par des conditions compliquées, avec seulement 3 créneaux d’entraînement par semaine, pour des joueurs qui travaillent tous à côté, dans un gymnase où l’équipe ne joue pas le week-end. « Sachant que nos joueurs, qui découvrent pour la plupart ce niveau, ont plus besoin d’apprendre que nos adversaires ça complique les choses. Donc depuis le début de la saison notre but est d’essayer de condenser le travail, de faire les choses les plus efficaces, quitte à mettre des choses de côté, comme le travail des coups de pieds arrêtés » explique le technicien.

« Il nous faut un petit déclic »

Mis à part la claque reçue à Access (14-2), le promu n’est pourtant jamais très loin mais montre parfois un peu trop de naïveté. Et cela ne pardonne pas à ce niveau. « On affronte des équipes expérimentées en face qui savent très bien jouer sur nos faiblesses et cela fonctionne facilement pour eux. Notre identité est longue à appliquer au haut niveau. Il nous faut encore passer un cap à tous les niveaux : tactique, technique et même mental. J’ai parfois l’impression que l’on joue complexé, fermé. On a besoin de se décomplexer, de tenter » espère un Issa Saffi pas du tout résigner.

Par quoi peut passer ce franchissement de cap pour le technicien isérois, qui a grandi en même temps que son équipe ces dernières années ? « Il nous faut un petit déclic. Je peux de mon côté tenter de changer des choses, en alléger certaines, faire des changements tactiques ou notre manière de jouer à certains moments des matchs. Peut-être qu’aujourd’hui on n’a pas encore ce qu’il faut pour vouloir le jeu à tout prix, qu’on a besoin, sur certaines phases, d’être avant tout plus solide défensivement. Ce sont des pistes de réflexion. Cela peut aussi passer par des renforts, surtout que nous ne sommes pas épargnés par les blessures et les suspensions alors que notre groupe est déjà limité en quantité. Non pas que je n’ai pas confiance en mes joueurs, bien au contraire. Mais je ne dois pas les laisser esseulés. Il faut que je tende des mains. »

Ce samedi le FC Chavanoz se déplacera chez Paris ACASA, le troisième du classement, avec encore quelques absences importantes mais toujours l’espoir de voir ses efforts et sa volonté de produire du jeu récompensés par une première victoire en D1. Les coéquipiers de Betterki n’ont de toute façon pas pour habitude de lâcher.

Frédéric Sougey