Anthony Gauvin a reçu le renfort de Gérard Nicol cette saison... qui n'est autre que son prédécesseur à la tête de l'équipe fanion
Anthony Gauvin a reçu le renfort de Gérard Nicol cette saison... qui n'est autre que son prédécesseur à la tête de l'équipe fanion. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Au mois d’août, le Vendée Fontenay Foot a entamé sa vingt-quatrième saison en championnat national. Ce qui est presque un record dans l’hexagone. Zoom sur un club reconnu pour sa formation.

Le Vendée Fontenay Foot a remporté le championnat de Division d’Honneur Atlantique en mai 1992, terminant devant l’ESO La Roche et le GS Saint-Sébastien. Meilleure attaque et défense la plus imperméable, le club du Sud Vendée accédait donc à la Division 4 rejoignant son voisin luçonnais, alors en Division 3, au niveau fédéral. Vingt-quatre ans plus tard, le VFF n’est jamais redescendu en championnat régional. Le club a même entamé sa dixième saison consécutive en Championnat de France Amateur.

Dans le Grand Ouest, seule l’AS Vitré a fait mieux avec une année de plus d’ancienneté (montée en 1991) alors que le Stade Plabennec a accédé au National 3 la saison suivante (1993). Ces trois clubs sont d’ailleurs les plus anciens à ce niveau. D’autres ont connu des longévités plus importantes comme Luçon, Thouars, Poitiers ou encore Châtellerault… sauf qu’ils évoluent tous en championnat de Ligue aujourd’hui. Mais surtout, Fontenay peut s’enorgueillir d’être un club sans gros moyens financiers et des conditions de travail pas toujours évidentes comme en témoigne l’arrivée d’un terrain synthétique (seulement) cet automne.

« Les mêmes éducateurs en place six ans après ! »

Vainqueurs de Châteaubriant, Clément Godet et ses coéquipiers réalisent un très bon début de saison
Vainqueurs de Châteaubriant, Clément Godet et ses coéquipiers réalisent un très bon début de saison. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Mais alors comment Fontenay arrive-t-il à perdurer là où de nombreux clubs se sont cassés les dents ? « C’est surtout la compétence des personnes qui s’occupent du club, le sérieux qu’ils y mettent et une implication sans faille car ils aiment le VFF, explique Gérard Nicol, revenu comme coordinateur technique six ans après avoir quitté l’ancienne capitale du Bas-Poitou. On peut aussi parler de fidélité car je retrouve pratiquement les mêmes éducateurs en place six ans après mon départ. » Si Fontenay a été tout proche de monter en National à l’issue de la saison 2007-2008, avec quatre points de retard sur Bayonne, le club est plutôt habitué à jouer le maintien… et il peut même avoir un peu de chance comme son repêchage en juin 2015.

Car au-delà de la vitrine de l’équipe fanion, Fontenay est aussi un club formateur reconnu en Ligue Atlantique. « Nous avons eu une réunion jeudi soir pour discuter de notre projet sur les années à venir, informe Loïc Turpeau. Nous avons un projet pour nos jeunes qui est d’avoir régulièrement des équipes au niveau national. On doit pouvoir les former pour qu’ils intègrent ensuite les équipes seniors. Car je me rappelle d’une réflexion de François Blacquart qui trouvait que les clubs de CFA et CFA2 n’avaient pas assez de joueurs formés au club dans leurs effectifs. On en a tout de même six dans le groupe CFA. » Dont Kenny Rauturier que le président du VFF aime prendre comme exemple. « Il est arrivé chez nous à 12 ans, en provenance de l’Hermenault. Puis après son bac, on l’a aidé à trouver une formation professionnelle dans la banque. Et aujourd’hui, Kenny est en projet de création d’entreprise. »

Une confiance immuable dans les hommes en place

La recette fontenaysienne est donc très simple pour celui qui est revenu aux affaires en 2005 après avoir été président du SA Fontenay jusqu’en 1991, année de la fusion avec l’Etoile. « On possède un engouement bénévole très important, des éducateurs de grande qualité mais surtout une grande sagesse ! » assure-t-il. Comme celle de ne pas tomber dans l’ambition démesurée. « Un club, c’est comme une entreprise. Quand on gère l’argent qui n’est pas le notre, il faut faire très attention. »

Le Vendée Fontenay Foot, c’est aussi une histoire de confiance. « J’ai entamé ma neuvième saison au club, dont la septième en tant qu’entraîneur de la CFA, rappelle Anthony Gauvin. Et ce qui est marquant, c’est de voir la confiance qui est accordée aux gens même dans la difficulté. A Fontenay, il y a une union autour de tout le monde. » Et le début de saison des équipes seniors ne peut que valider ce mode de fonctionnement puisque la CFA pointe à la cinquième place, la réserve est co-leader de Division d’Honneur avec Challans tandis que l’équipe 3 a largement gagné son premier match en DRH (3-0 à Saint-Père-en-Retz), « avec trois buteurs issus des U19 ! » tient à préciser Loïc Turpeau. Le spectre du dépôt de bilan du début de sa présidence est désormais lointain et Fontenay est (presque) devenu une forteresse qui ne vacille plus.

Jérome Bouchacourt