La cour des comptes s'étonne sur la forte hausse des frais de voyage du président Noël Le Graët.
Noël Le Graët assure que tout l'argent de la FFF va au football amateur. (Photo Jérôme Bouchacourt)

La Cour des comptes a de nouveau pointé du doigt les dépenses de la Fédération Française de Football entre voyages onéreux et conditions de travail très favorables.

Le 8 février dernier, nous faisions état du constat de la Cour des Comptes qui indiquait que les diverses instances du football mettaient trop de fonds de côté… et elles ne redistribuaient pas assez. La Fédération Française de Football était d’ailleurs spécialement pointée du doigt. Cette semaine, le quotidien Le Monde a révélé une autre partie du rapport de la juridiction chargée de contrôler la régularité des comptes publics.

Elle avait déjà pointé des frais excessifs comme l’avion affrété lors de la coupe du Monde 2014 « pour permettre aux présidents de districts et de ligues d’assister au quart de finale de l’équipe de France lors de la coupe du monde au Brésil (environ 130 invités), pour un montant de l’opération de 1 M€, soit 7 700 € par invité ». Mais ce n’est pas tout. En 2015, les dépenses totales d’affrètement d’avions sont évaluées à 313 000 euros alors qu’elle n’étaient que de 9 000 euros en 2011… une sacré hausse !

Des indemnités de départ pharaonesques !

La Cour des comptes explique que l’instance fédérale s’est « professionnalisée » depuis l’élection du président Noël Le Graët en juin 2011. Les salaires et avantages auraient explosés : « augmentations générales de 3 % par an, abondement du plan d’épargne entreprise, accord relatif à la participation, accords d’intéressement basés pour partie sur les résultats financiers de la Fédération, alors qu’il conviendrait de privilégier des critères correspondant à l’objet même de cette dernière (le développement de la pratique sportive) ».

Mais ce n’est pas tout ! Le Monde révèle que certains cadres ont touché « des indemnités de ruptures conventionnelles ou transactionnelles généreuses, toujours supérieurs aux pratiques communément admises ». Selon le quotidien, Marino Faccioli, directeur administratif des Bleus, aurait par exemple touché près de 600 000 euros lors de son départ de la FFF en 2012. Alain Resplandy-Bernard, directeur général de la FFF, aurait lui touché plus de 260 000 euros grâce à une rupture conventionnelle. Plus de cinquante contrats de travail auraient été rompus en 2013.

De plus en plus de clubs en difficulté !

Finalement, ce sont les clubs qui payent comme le dénonce Eric Thomas, candidat malheureux aux dernières élections à la FFF, sur France Info. « Chaque année, les 14 000 clubs amateurs font remonter 150 millions d’euros à la fédération, aux ligues et aux districts, à travers les cotisations des licences, à travers les frais d’arbitrages, à travers toutes les amendes qui nous tombent sur le dos, ce n’est pas de l’argent privé ! C’est l’argent des licenciés. »

Surtout que de nombreux clubs sont aujourd’hui en difficulté puisque les subventions baissent drastiquement depuis quelques années… que les emplois aidés ont largement diminués… et que les règlements imposent toujours plus frais. Sans parler de ces amendes qui paraissent complètement irréelles, notamment pour les clubs nationaux. Le football amateur gronde et ce n’est pas un bon parcours de l’équipe de France à la coupe du Monde en Russie qui devrait le calmer !

 

Jérome Bouchacourt