Du 3 août au 23 décembre 2015, dans le cadre de ses études, Thomas D. eu la chance d’effectuer un semestre à Sao Paulo. « Ce fut l’occasion de découvrir la culture brésilienne et notamment l’une de ses composantes principales : le football, explique l’étudiant nantais. Un an après une coupe du Monde ratée, je me demandais si le Brésil était toujours ce pays que l’on décrit comme le poumon de la planète football. De Sao Paulo à Rio de Janeiro, d’une façon ou d’une autre, la discipline reine était partie prenante de nos journées. »

Cette première partie du reportage est dédiée au football amateur brésilien, le « foot d’en bas ». Vous pourrez retrouver l’intégralité du reportage de Thomas D. sur ces cinq mois passés en immersion dans le football brésilien et argentin dans FootAmateur Le Mag, notre magazine numérique qui revient à partir du mercredi 13 janvier !
 

Le foot d’en bas…

« Alors, le gamin des favelas qui joue pieds nus dans la rue, mythe ou réalité ? Réalité ! Partout, au Brésil, on joue au football. Au-delà des « académies » gérées par les clubs, on observe bon nombre de scènes de football de rue.
A deux pas de l’endroit où nous logions, sur un pont long de quatre kilomètres fermé à la circulation après 22 heures, nous avons pu assister, chaque soir, à des parties de football improvisées entre jeunes (quand il fait 30 degrés, c’est plus facile). En guise de poteaux de buts ? Des cônes oranges et blancs, à l’origine destinés à la signalisation routière. La plupart des joueurs sont effectivement pieds nus. Mais ne tombons pas dans l’exagération : beaucoup avaient, aussi, une paire de chaussures.

Sur les plages, on joue aussi. A Guaruja, située à une heure de Sao Paulo, trois gamins m’ont convié pour une « brésilienne », cet exercice qui consiste à conserver le ballon hors de portée du sol. Là où je m’appliquais à un simple amorti-remise (n’est pas Zico qui veut), ces gosses de 13 à 17 ans réalisaient des gestes techniques d’une difficulté bien plus relevée. Attention, je ne dis pas que ça n’existe pas en France. Certains lecteurs doivent se dire qu’ils sont capables d’en faire autant ! Mais, à titre personnel, j’avais rarement vu une telle qualité technique pour ces âges-là.

Surpris, je l’ai aussi été sur la célèbre plage de Copa Cabana, à Rio. Avec d’autres étudiants, nous faisions un petit match sur le sable face à de jeunes brésiliens lorsqu’un gamin, à qui je donnais entre 10 et 13 ans, est arrivé, seul, avec son ballon. Il était frêle, mais maniait le cuir avec justesse, intelligence. Il était vif, rapide, technique, et surtout, capable d’éliminer. En une phrase : il nous a tous bluffés.
Si sa sélection est claudicante, je suis néanmoins certain que le Brésil regorge de talents sur son territoire. »