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La semaine dernière, la commission départementale des arbitres (CDA) du District de Dordogne-Périgord a pris la décision de faire rejouer un match de Départemental 2. Jusque là rien d’anormal. Mais cette décision a été prise après le visionnage d’une vidéo pris par un spectateur derrière la main courante !

Le 5 mai dernier, Condat a été s’imposer à Saint-Genies-Archignac (3-2). Mais après la rencontre, les dirigeants du club battu estiment qu’un des trois buts de leur adversaire a été inscrit alors qu’il y avait hors-jeu. Un supporter ayant filmé l’action, le club a posé donc une réserve technique. Après avoir demandé son avis au service juridique de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine, la CDA a donc ouvert le dossier… et donné match à rejouer. Voici un extrait du procès-verbal.

« Après étude des pièces au dossier et notamment la vidéo amateur fournie par le club de Saint-Genies-Archignac, la commission constate que l’arbitre a fait une mauvaise application de la loi 11 en ne sanctionnant pas le joueur de Condat qui s’est placé devant le gardien de but de Saint-Genies-Archignac lors d’un coup franc masquant ainsi sa visibilité. Le joueur de Condat étant toujours à proximité immédiate du gardien de but de Saint-Genies-Archignac au moment du botté du ballon, la commission considère que le joueur influence la réaction du gardien de but de Saint-Genies-Archignac en interférant dans le jeu, fait reconnu par Monsieur Mouneix, arbitre assistant bénévole de Condat. Par conséquent la Commission constate que l’arbitre a commis une faute technique influençant le résultat de la rencontre en accordant le but au lieu d’accorder un coup franc indirect à l’équipe de Saint-Genies-Archignac pour sanctionner le hors-jeu. »

Cette décision a beaucoup fait réagir, notamment du côté du corps arbitral. « Les Districts vont avoir 500 vidéos chaque lundi matin entre les cartons rouges, les hors-jeux ou les pénalty » s’insurge un arbitre. Mais d’autre se posent la question de la validité de cette réserve technique car l’article 146 des règlements généraux de la FFF indique qu’elle doit être posée « à l’arrêt du jeu qui est la conséquence de la décision contestée si elles concernent un fait sur lequel l’arbitre est intervenu » (voir ce dessous). Ce qui n’est pas n’est pas indiqué dans le procès-verbal.

En conclusion, cette décision d’utiliser une video amateur pour déjuger un arbitre est très étrange. Mais surtout, elle ouvre la porte à toutes les procédures et un dépôt de réserve technique systématique de certains clubs dès lors qu’ils filmeront leur match. Pas sûr que le football y gagne.

Jérome Bouchacourt