Edmond Foyé se fait plaisir dans son nouveau rôle au Québec.
Edmond Foyé se fait plaisir dans son nouveau rôle au Québec. (Photo Stéphane Gaudreau)

Parti au Canada depuis un an et demi, l’ancien entraîneur de Rezé, la Mellinet, Retiers et Saint-Père-en-Retz nous raconte son quotidien avec le Dynamo de Québec.

Comment se passe ton intégration au Canada ?
« J’en profite déjà pour passer le bonjour à toute la famille du football hexagonale ainsi qu’à tous mes amis. Coté intégration, il y a pire… Je réside dans un grand duplex avec toute ma famille à 800 mètres de nos bureaux, ma femme travaille en pharmacie comme en France (à 10 km de la maison), mes enfants ont intégré le programme Sport-Études que je pilote au sein de l’Association régionale de soccer de Québec (ARSQ) et j’ai une confiance absolue de mon boss avec une totale prise d’initiatives dans mes fonctions. Bref il y a pire comme intégration ! »

Quel est ton rôle au Dynamo Québec ?
« Au Dynamo, qui est un projet piloté par l’ARSQ, je suis l’entraineur-chef. Je dirige une équipe technique composée de quatre adjoints, un préparateur physique, une cellule médicale et une gérante d’équipe. Elle est mon pense-bête et heureusement que je l’ai car, comme en France, j’oublie tout (rire). Le Dynamo est une équipe de région qui regroupe les meilleurs joueurs. »

Peux-tu nous donner une idée du niveau de jeu pratiqué ?
« Nous jouons dans la Première Ligue de Soccer du Québec (PLSQ), un championnat de 3e division national. Par équivalence, ce championnat représente notre national mais par équivalence de niveau, je pense qu’il représenterait un mixte entre le haut de tableau DH et le bas de tableau CFA2. Nouveauté cette année, le vainqueur de ce championnat intégrera la Coupe Amway (c’est le championnat canadien des clubs). Cette coupe nous permettra, peut-être, si nous faisons bien, de jouer une équipe de MLS canadienne : Toronto, Vancouver, Impact de Montréal. En bout de parcours, cette coupe débouche sur la participation à la CONCACAF (La Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes). »

« Tout jeune qui souhaite vivre du foot ici peut rester chez lui ! »

Quelles sont les différences entre le football français et le soccer au Canada ?
« La différence majeure pour moi réside dans la compréhension du jeu sans ballon. Ici, tout est mis en œuvre pour optimiser l’utilisation du ballon, avec des transitions intenses tout au long du match et des duels tout aussi intenses. »

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui a envie d’immigrer au Canada pour jouer au foot ?
« Tout jeune qui souhaite vivre du foot ici peut rester chez lui, car au Québec jouer au foot est une activité complémentaire aux autres activités alors que dans l’hexagone, c’est une religion et est même vital pour certain. J’en suis la preuve depuis mes 17 ans. Le foot me fait vivre, par voie directe ou indirecte. Maintenant, d’autres moyens existent.  Je conseillerais aux jeunes d’aller jouer dans des universités américaines, qui proposent des bourses très intéressantes pour subvenir à ses besoins. En plus, c’est un accès direct assuré (presque) pour les plus talentueux d’intégrer la MLS. »

Est-ce que tu suis toujours le football hexagonal ? Et comment ?
« Oui, bien sûr que je suis le foot Hexagonal (merci Internet…). J’ai toujours mon entreprise qui fonctionne en France et d’ailleurs, je dois m’y rendre très prochainement, mais malheureusement, je n’y serai que trois jours avec un planning de fou. Je dois réussir à mettre 74 heures dans 72 en rajoutant le temps de sommeil en plus. »

Jérome Bouchacourt