Si la masse salariale des clubs de National est plutôt en baisse, celle des clubs de National 2 a tendance à augmenter depuis trois saisons.

Pour l’avant-dernier volet de notre dossier sur les finances des clubs de National et National 2, nous nous intéressons à leur masse salariale mais aussi aux contrats fédéraux. L’avantage est d’avoir deux sources, les documents officiels de DNCG (commission fédérale de contrôle des clubs) ainsi que ceux du collectif de National 2. Ce qui donne une vision très réelle de l’état des clubs.

En National (hors clubs professionnels), la masse salariale n’a que très peu évolué en cinq ans de 1,142 million d’euros en 2013-2014 à 1,148 million d’euros en 2017-2018. Par contre, le coût des contrats fédéraux a largement diminué de 626 000 euros en 2013-2014 à 515 000 euros en 2017-2018. Elle était même descendue à 498 000 euros en 2016-2017. Il y a plusieurs raisons à constat.

« Depuis plusieurs années, on est obligé de se structurer avec l’obligation d’avoir des salariés à plein temps pour obtenir la licence club, nous explique le dirigeant d’un club de National. Comme nos budgets ne sont pas extensibles, cela a rogné les contrats fédéraux. De nombreux clubs font donc attention aux salaires, notamment en limitant les joueurs qui ont été pros ou stagiaires pros durant quatre ans. »

Des coûts salariaux trop importants

Leur coût (4 036,50 euros par mois) est en effet plus important qu’un joueur qui vient de National ou des niveaux inférieurs (2 691 euros par mois), en sachant que les joueurs sont obligatoirement à temps plein (35 heures). La plupart des clubs souhaiteraient d’ailleurs que la fédération Française de Football revoit ces barèmes qui empêchent notamment les clubs de relancer de jeunes joueurs issus de clubs professionnels.


En National 2, la masse salariale globale est en hausse constante sur les cinq saisons du rapport de la DNCG (+ 115 000 euros entre 2013-2014 et 2017-2018, soit 31%). Mais la part des contrats fédéraux n’a pas suivi la même progression, de 118 000 euros en 2013-2014 à 135 000 euros en 2017-2018. Cela ne fait que 17 000 euros, soit tout juste 15%. L’augmentation de la masse salariale n’est donc pas due aux contrats fédéraux.

Des joueurs qui participent à la vie du club

Dans le deuxième volet de notre enquête, Christophe Fauvel, le président du Bergerac Périgord FC, expliquait que « la FFF nous pousse à la dépense avec la création d’emplois ». Dans le cadre de la Licence Club, c’est-à-dire pour avoir les aides fédérales, un club de National 2 doit en effet « disposer d’un Manager Général / Responsable administratif engagé à mi-temps minimum au sein du club » mais aussi « disposer, de salariés ou de prestataires au sein du club » concernant la comptabilité, la communication, le marketing/commercial, la billetterie, le juridique, la sécurité des rencontres…

Pour chacun de ces postes, des points sont attribués (entre 200 et 50) pour la structuration et l’organisation du club. Exit donc les bénévoles qui s’occupaient de ces tâches-là. Mais les clubs confient souvent ces postes à des joueurs, avec des formations à la clé. « C’est fini les mecs qui jouent à la console dans le club-house, aujourd’hui nos joueurs font du commercial ou de la communication » nous a confié un dirigeant de club de National 2.

Cette tendance est vérifiée par les données du collectif des clubs de National 2. En 2019-2020, l’effectif moyen est de 19 salariés avec 62% de joueurs, 12% d’administratifs ainsi que 26% de membres du staff (équipe fanion + formation). Selon nos informations, les effectifs salariés dédiés à l’encadrement et l’organisation ont doublé depuis sept ans. Ce qui corrobore l’effet structuration des clubs.

Jérome Bouchacourt