Les joueurs n'ont plus le même amour du maillot mais aussi du football selon certains acteurs du ballon rond.
À Lyon le manque d'infrastructures est la cause du refus de 2500 licences.

C’est une lettre d’amour que nous a proposé ce joueur qui a rangé les crampons ce week-end, une lettre d’amour au football. Mais comme dans toute relation, il y a une fin. 

Contradictoire me diras-tu… Mais notre relation n’est-elle pas basée sur un lot de contradictions ??

Cela fait 26 ans que tu me balades d’émotions en émotions. Tu m’as fait navigué de la joie d’une victoire à la déception d’une défaite, du stress d’avant match au soulagement d’un coup de sifflet final. Tu m’as transporté dans des états de transe qui ne me ressemblent pas. Tu m’as amené des engueulades, des éclats de voix, des sourires, des fous rires. Tu m’as élevé au rang de sauveur de l’équipe et le match d’après de coupable. Non vraiment tu ne savais pas être linéaire.

Cela fait 26 ans que je donne tout pour toi, les anniversaires (de mamie, de maman, de ma femme et même le mien), les baptêmes, les soirées refusées car il y a entraînement ou les samedis plus tranquille car il y a match le lendemain. Sans parler de mon corps, sur lequel j’ai tiré des fois jusqu’à la limite. Mais je n’ai jamais pu t’en vouloir quand en retour tu m’offrais des tours de coupe de France palpitants, des montées successives, des matchs de haut de tableau intenses ou des duels aux couteaux pour éviter la relégation. Tant de moments forts vécus dans mon for intérieur mais partagé aussi avec tout un groupe. Décidément tu es généreux avec ceux qui te donnent.

« Aucun regret de t’avoir tout donné ! »

Cela fait 26 ans que tu m’apprends la vie tout simplement. Tu m’as inculqué le respect des coaches (tous m’auront marqué, de mes formateurs débutants à mes coaches seniors), des arbitres (merci à eux de nous permettre de jouer), de mes coéquipiers et surtout des couleurs des clubs que j’ai défendus. Tu m’as enseigné la ponctualité, le partage que ce soit celui des émotions ou des demis après les matchs. Tu m’as permis de m’ouvrir aux autres grâce aux tournois de jeune, tu m’as permis de visiter des recoins insoupçonnés de ma ligue. En clair, tu m’as attiré à toi enfant et tu as fait de moi un Homme.

Malheureusement nos chemins vont se quitter dimanche, du moins pour la partie pratique sportive. La vision que j’ai de toi n’est plus celle que mes nouveaux partenaires de jeu en ont. Aujourd’hui tu représentes un loisir consommateur pour beaucoup. Moi je n’ai aucun regret de t’avoir tout donné, tu m’as tellement offert en retour, mais toutes les bonnes choses ont une fin et je préfère te quitter en bons termes. Adieu, chasubles humides, ballons mal gonfles, vestiaires sales, oublis de serviettes  gel douche ou caleçons, bruit de crampons, esprit de groupe, force collective, troisième mi-temps !!!! Merci FOOTBALL.

Jérome Bouchacourt