Didier Santini reste ambitieux à l'orée de sa deuxième saison dans le Nord.
Didier Santini reste ambitieux à l'orée de sa deuxième saison dans le Nord. (Photo USL Dunkerque)

a reprise pour le National 1 ! Notre rédaction vous propose chaque jour l’interview d’un entraîneur pour lancer la saison.

Didier Santini entame sa seconde saison dans le nord. Après une première année réussie dans le nord en terminant qu’à un tout petit point de la place de barragiste, l’ancien coach de Borgo va tenter de faire grimper Dunkerque sur le podium.

Didier, êtes-vous satisfait en ce début du mois de juillet de votre mercato ?
« On savait que l’on perdait beaucoup offensivement. Il fallait compenser ces pertes et tant que ce n’était pas fait, même si on pouvait me proposer d’excellents joueurs mais à  d’autres postes, je ne prenais personne. Nous avons réussi à recruter trois joueurs de qualités qui compensent ces départs, donc je suis satisfait. »

Vous avez notamment perdu Alexis Araujo, énormément cité la saison dernière dans les Etoiles et joueur en devenir ?
« C’est un joueur de grande qualité en effet. Maintenant on savait que si on ne montait pas, on ne pouvait pas le garder car Alexis a besoin de continuer de progresser au niveau supérieur. C’est bien pour lui d’aller chercher aussi d’autres expériences. »

La Ligue 2 n’était vraiment pas loin pour Dunkerque la saison dernière, quelles sont vos ambitions pour celle à venir ?
« Le maintien avant tout chose. Il y a des équipes qui se sont renforcées. Je pense que l’on a gardé une ossature intéressante. Nous allons essayer de faire mieux que la saison dernière. Si les joueurs que l’on a recruté s’intègrent bien et que ceux qui étaient déjà présents sont au même niveau, on pourra faire quelque chose de bien. Je pense qu’il faut recruter encore deux joueurs pour que le groupe soit opérationnel. »

« La gestion du stress sera mieux appréhendée. »

Il y a des regrets d’être passé si près de la place de barragiste ?
« Beaucoup de gens diront que cela s’est joué à la fin où nous avons perdu beaucoup de points bêtement. Nous en avons gagné aussi durant la saison qui n’était pas forcément mérité comme ceux que nous avons été chercher à Châteauroux (1-0) alors que nous avions été dominés. Maintenant oui forcément, quand on termine aussi près il y a de quoi être déçu. Mais si on analyse bien, beaucoup de joueurs ne connaissaient pas ce niveau là et je pense que nous avons fait preuve de fébrilité au moment du sprint final. Cette année, nous n’aurons plus cette excuse.  Nous saurons normalement gérer ces émotions puisque nous aurons plus d’expérience. D’ailleurs, le dernier match face à Boulogne (3-3) résume tout. Une rencontre où nous avons été capables de passer totalement au travers durant une mi-temps et où, en mettant de la folie, nous avons été en capacité de revenir au score et de procurer énormément d’émotions au public venu en masse. Mais voilà je pense qu’il ne faut pas avoir de regret. La beauté du sport c’est ça : éviter que les émotions prennent le pas sur la qualité de son jeu. Statistiquement sur les 4 dernières journées on prend 2,5 buts par match alors que l’on tournait depuis le début de saison sur une moyenne de 0,8 et on prenait en moyenne qu’un carton par rencontre et on s’est mis à en prendre 4 par journées ! L’axe de progrès est très clairement identifié. La gestion du stress au moment du sprint final sera mieux appréhendée je pense. »

A l’image de Chambly qui construit aussi un nouveau stade, vous allez disposer d’une nouvelle enceinte…
« Je pense que pour arriver à faire quelque chose au niveau supérieur il faut être structuré. Nous allons déjà refaire notre terrain synthétique. C’est un travail de longue haleine qui n’avait pas été fait par le passé. Mais le plus important est le nouveau stade. On a joué notre dernier match face à Boulogne devant 3 500 personnes mais quand je vois l’état de l’enceinte, je les remercie doublement car franchement elle n’était vraiment plus au niveau. Quand on a un stade moderne, les gens ne viennent pas seulement voir un match de foot, ils viennent aussi passer du bon temps dans un lieu agréable. C’est un peu comme lorsque l’on va au cinéma. Le plaisir de regarder le film n’est pas le même que l’on soit dans une salle neuve ou dans une salle vétuste. Là, je pense que l’on va pouvoir avancer avec la nouvelle enceinte et pouvoir recevoir dans de belles conditions. On construit un stade de 5 000 places, c’est la bonne échelle de grandeur plutôt que de construire un stade de 10 000 sièges ce qui ne servirait strictement à rien. »

L’axe de développement du club tourne autour de cette nouvelle enceinte ?
« La ville de Dunkerque est très sportive. Basket, hand, hockey, la piscine va aussi être refaite… Il y a des choses extraordinaires qui sont entrain d’être faites. Il fallait tout restructurer. Dunkerque a le potentiel pour jouer en Ligue 2 mais il ne faut pas se prendre pour d’autres et construire étape par étape. »

« On essaye de faire les choses intelligemment ! »

Il faut aussi composer avec budget plus limité ?
« Quand on perd 20% de sa masse salariale d’une saison sur l’autre c’est compliqué. Donc il faut recruter intelligemment. Par exemple, on va surement perdre un joueur important dans les prochains jours mais son départ ne sera validé qu’à la seule condition que je puisse recruter un joueur de valeur équivalente sans que cela ne coûte trop cher. On me demande souvent pourquoi je ne fais pas signer certains joueurs ? Mais pour cela, il faut avoir le budget ! Donc en attendant, on essaye de faire les choses intelligemment. On ne retient pas un joueur qui veut gagner plus ailleurs mais par contre on le laisse partir qu’à la condition d’avoir trouver son équivalent pour le remplacer dans les limites financières qui sont les nôtres. »

Vous, l’homme du Sud, vous vous êtes très vite acclimatés au Nord ?
« Je n’avais aucun doute au niveau personnel. Le dicton qui dit que lorsque que tu viens dans le nord tu pleures une fois en arrivant et une fois en repartant ce n’est pas une anecdote. D’un point vu sportif, j’avais aussi un bel héritage laissé par mon prédécesseur donc ça m’a facilité les choses. »

Comment percevez-vous ce championnat version 2017-2018. Sera-t-il plus fort que celui de la saison dernière qui était déjà d’un très bon niveau ?
« Je pense qu’il va être d’un niveau très relevé. Le National a été dénigré pendant des années et on s’aperçoit aujourd’hui que c’est un championnat d’une grande qualité au sein duquel on retrouve beaucoup de joueurs qui vont percer en Ligue 1 ou en Ligue 2 dans les années qui suivent. C’est costaud. On voit beaucoup d’équipe faire de très beau parcours en coupe de France. Nous allons avoir des clubs emblématiques comme Laval, certains qui montent mais sont ambitieux comme Grenoble qui a déjà connu la Ligue 1, des équipes de régions parisiennes de qualité, des équipes de National aguerries comme Rodez… Bref c’est une saison très excitante qui s’annonce. »

Jérome Bouchacourt