A l’issue de notre sondage concernant les faits graves de violences, de nombreux acteurs du football plaident pour des sanctions plus lourdes.

Début octobre, nous avions lancé un sondage demandant s’il fallait radié à vie les auteurs de graves violences sur les terrains de football. Vous avez été très nombreux à répondre et votre avis est sans équivoque : oui à 90% ! Dans vos commentaires, vous demandez à une très grande majorité des sanctions plus lourdes envers les auteurs de violences aggravées.

Ces trois dernières années, de très lourdes suspensions ont été prononcées contre des joueurs qui avaient frappés des arbitre comme ce fut le cas pour un joueur de 15 ans dans le Rhône en octobre 2017. « En Nouvelle-Aquitaine, il y a eu des très lourdes peines qui ont été prises ces dernières saisons, rappelle Saïd Ennjimi, président de la Ligue et ancien arbitre international. Il ne faut pas se tromper, on a très peu de faits très graves. Mais je suis d’accord pour que les récidivistes soient radiés. »

La radiation à vie n’est pas légale !

On a tendance à penser que ces faits de violence sont nouveaux. Pourtant, ce n’est pas le cas. « Quand j’étais jeune arbitre, dans les années 80, j’ai été agressé deux fois, se souvient Bruno Derrien, ex-arbitre international et auteur du libre « A bas l’arbitre ». J’avais reçu un coup de poing dans la tête et un coup de pied dans le ventre. Il y avait donc aussi de la violence à cette époque. Concernant la radiation à vie, est-ce utile ? Car quand un joueur est suspendu 15 ou 20 ans, on sait qu’il ne reviendra pas. »

Concernant la radiation à vie, elle n’est de toute manière pas possible. « En droit français, ce n’est pas légal car toute peine doit être quantitative, explique Damien Groiselle, le responsable de l’UNAF Paris Île-de-France. Un joueur lourdement suspendu ne revient pas forcément. Par contre, il faudrait trouver des modalités civiles qui viennent en sus de la sanction sportive. »

L’exemple vient des joueurs suspendus plusieurs années mais qui viennent encore dans les stades au quotidien agresser, ne serait-ce que verbalement, les arbitres. « Je serais pour que soit prononcée une interdiction de stade envers ces personnes qui ont de lourdes sanctions, ajoute-t-il. Il faudrait aussi que les sanctions soient étendues aux autres fédérations, ce qui n’existe plus aujourd’hui. » Et ce serait un moindre mal…

Jérome Bouchacourt