Joie Yzeure 1
Les filles d'Yzeure Allier Auvergne Foot Féminin ont disputé la finale de la coupe de France. (Photo DR)

Ce dimanche 15 mai, le stade Gaston Gerard de Dijon accueillait la finale de la coupe de France féminine. Il n’y a pas eu d’exploit pour le Football Féminin Yzeure Allier Auvergne (FFYAA), largement défait par le Paris Saint Germain, qui a ainsi soulevé pour la troisième fois le trophée. Mais la fierté de s’être hissé jusqu’en finale demeure et les souvenirs resteront beaux pour le pensionnaire de D2.

Ce sont deux univers parallèles qui se sont affrontés ce dimanche à Dijon. D’un côté, le PSG, champion de France en titre, encore demi-finaliste de la Ligue des Champions il y a quelques jours. De l’autre un club souvent absent du feu des projecteurs, que nous vous avions présenté dans le numéro de mars de notre magazine Foot Amateur.

Avec un titre de championne de seconde division en 2008 et 6 saisons en D1 entre 2008 et 2014, les Izeuroises sont moins connues, mais pas non plus inconnues du paysage footballistique français. Cette année, avec 35 points en 19 rencontres, le FF Yzeure AA occupe une satisfaisante troisième place de son groupe, à distance toutefois de Rodez qui retrouvera l’élite l’an prochain. Le club s’appuie notamment sur une défense solide, seulement 20 buts encaissés ce qui en fait la quatrième meilleure défense du championnat.

Une entame de match catastrophique

Les parcours entre les deux clubs sont également très différents. Si le PSG a failli sortir d’entrée face à Dijon en étant contraint d’aller jusqu’aux tirs au but pour l’emporter, les coéquipières de Katoto ont su rectifier le tir et continuer leur parcours en s’imposant à chaque rencontre par un minimum de deux buts d’écart malgré une grosse adversité comme Lyon dominé 3-0. 

Pour les Bourbonnaises, le parcours aura été plus « aisé » sur le papier mais tout aussi compliqué, si ce n’est plus, sur le pré. Après s’être imposé largement face à Epinal, pensionnaire de régional 1 sur le score de 7-0, Yzeure a ensuite du passer par les tirs au but face à Toulouse (R1) puis Lille (D2) avant de s’imposer sur le fil à Rodez (0-1) en quart de finale, finissant la rencontre à 10 suite à l’exclusion de Mafille Woedikou après l’heure de jeu. En demi-finale, les Yzeuroises reçoivent le FC Nantes, alors second de l’autre groupe de D2F. Elles sortiront vainqueurs du match sur un score là aussi étriqué (2-1.)

C’est donc deux équipes que tout oppose qui ont pénétré sur la pelouse dijonnaise à l’occasion de la finale de la coupe de France ce dimanche. Une première pour une équipe de deuxième division dans l’histoire de la compétition. Il n’y a pas eu d’exploit. On pouvait s’y attendre vu le gouffre de niveau qui sépare les meilleures formations françaises du reste des clubs hexagonaux. 

Dès la troisième minute, Marie Antoinette Katoto vient tromper la vigilance de la gardienne canadienne Taylor Beitz d’une tête à bout portant. Tout s’enchaîne très vite pour les Parisiennes. Sur deux corners, à la 7ème et 9ème minute, le PSG porte le score à 3-0. Puis 3 minutes plus tard, Ashley Lawrence vient l’aggraver d’une frappe sous la barre avant que Sara Dabtriz ne vienne inscrire le cinquième but parisien dès la 13ème minutes. 

Logiquement bousculées par le PSG et ses joueuses de classe mondiale, les féminines d’Yzeure ne vont pas pour autant baisser les bras à l’image de leur gardienne qui repousse plusieurs tentatives adverses. Les 11 bleues vont malgré tout encaisser un sixième but avant la mi-temps. Au retour des vestiaires et après une première mi-temps qui n’aura réussi qu’à démontrer l’écart de niveau entre les deux divisions françaises, les Bourbonnaises vont aller de l’avant et leur volonté inébranlable va être récompensée lorsqu’à l’heure de jeu, Maëlys Goumeziane va se retrouver en position de frappe et tentersa chance, en vain. Les Parisiennes porteront le score à 8-0 et s’imposeront logiquement. 

Malgré un score élevé, les Yzeuroises sont loin d’avoir déjoué. Il s’agissait pour elles d’une découverte, là où leur adversaire du soir est un habitué des grandes rencontres. Pour le FFYAA cette finale ne résonne pas comme un échec mais comme un point culminant de cette année sur lequel il faut s’appuyer pour repartir de l’avant et pourquoi pas retrouver à l’avenir la D1 et ces rendez-vous aux parfums très particuliers.

AXEL PIOTET