Plancoët-Arguenon
Les joueurs de Plancoët-Arguenon espèrent encore passer un tour. (Photo Philippe Le Brech)

Vainqueur de Deauville-Trouville, dimanche dernier le Plancoët-Arguenon FC (R2) disputera le premier 8e tour de Coupe de France de son histoire ce samedi, au stade du Roudourou de Guingamp face aux Jumeaux de M’Zoisia (Mayotte). A quelques heures de l’évènement, l’entraîneur-joueur du club costarmoricain Erwan Dioclès revient sur ce match pour Foot Amateur.

Erwan, merci pour ta disponibilité déjà à quelques jours de ce 8e tour. On imagine que les sollicitations médiatiques sont nombreuses cette semaine…

« C’est effectivement le cas. Le fait d’enchaîner rapidement comme ça c’est très particulier. Nous déjà c’est historique d’arriver à ce stade de la compétition. Nous sommes amateurs, on a tous un métier, on travaille tous. C’est une semaine où on est pas mal sollicité par les médias, par les journaux. Ce n’est pas forcément notre quotidien et notre habitude. On s’y fait mais ça fait forcément plaisir. Le fait d’organiser une telle rencontre, un tel évènement en une semaine pour notre club, pour les bénévoles, pour les dirigeants c’est du travail, c’est de l’engagement. »

Est-ce que pour le joueur-entraîneur que tu es, n’y a-t-il pas en revanche du positif de rejouer tout de suite pour ne pas trop « gamberger » ?

« On peut le dire, on en a d’ailleurs parlé un petit peu entre nous. On a tous été unanime en disant que c’était le côté positif d’enchaîner tout de suite. On reste focus sur la coupe de France, sur l’énergie que ça demande. Si ça avait été coupé par un match de championnat, qu’on ne néglige pas bien au contraire, c’est notre pain quotidien, ça aurait peut-être été différent. »

« Je me concentre sur ma propre équipe »

Tu parlais de l’organisation. Vous allez investir le Roudourou, l’antre habituelle de l’En Avant Guingamp…

« Moi personnellement je n’ai pas trop d’appréhension quant au fait de jouer dans un tel stade. J’essaie de transmettre ça aux plus jeunes joueurs notamment pour qui c’est tout nouveau. Ça va être particulier mais on n’a pas changé nos habitudes pour autant. Il n’est pas question d’oublier qui on est, d’où on vient et ce qu’on représente. Evidemment ça crée des émotions particulières mais faudra essayer le jour J de se mettre en tête que ça reste un match de foot à gagner pour créer un exploit face à une belle équipe de Mayotte. »

Que connais-tu justement de cette équipe des Jumeaux de M’Zoisia, est-ce plus compliqué de préparer ce match ?

« Ce n’est pas forcément évident : on n’a pas d’infos, je ne connais pas du tout. On a tout de même suivi leur match télévisé du tour d’avant. Mais c’est aussi ma manière de faire habituelle : j’essaie de ne pas me focaliser sur l’adversaire. Je me concentre sur ma propre équipe, c’est déjà pas mal. Et on va essayer d’être à la hauteur. »

Tu disais qualification historique au 8e tour pour Plancoët-Arguenon, mais on peut aussi rappeler que le club a déjà un passé riche.

« Le Plancoët-Arguenon Football Club est quand même tout récent, c’est une fusion entre la Plancoëtine, le club historique de la commune, et le groupement de jeunes Val-d’Arguenon, lui-même issu du rapprochement entre Plancoët, Pluduno et Créhen dans les catégories jeunes. Mais effectivement dans les années 80 la Plancoëtine a évolué au plus haut niveau régional. »

« Représenter la Bretagne du mieux possible ! »

Vous sentez un support plutôt local ou la Bretagne – vous êtes un des petits poucets bretons – commence à être davantage derrière vous ?

« Il y a un engouement particulier. Les tours précédents c’était un petit peu plus localisé. Mais plus les tours avancent et plus ça s’écarte. Là on est les représentants bretons donc on reçoit des messages de soutien plus larges des clubs aux alentours. Je tenais vraiment à les remercier. Même si on est amené en championnat à être des adversaires, là on sent vraiment du soutien et c’est agréable. On espère pouvoir représenter la Bretagne du mieux possible. »

Un petit mot sur ton statut d’entraîneur-joueur. Comment parviens-tu à jongler entre les deux registres ?

« Je ne le cache pas, ce n’est pas toujours évident, il y a des choix à faire. J’ai essayé de mettre les choses au clair avec mes joueurs et mon staff. On est tous d’accord sur ça. J’ai la chance d’avoir avec moi sur le banc quelqu’un qui connait le foot et qui s’adapte aussi à l’équipe c’est essentiel. Après c’est aussi selon ce qui se passe. J’ai dit à mes joueurs qu’il y avait aussi des choix à faire. J’ai ce statut de joueur et c’est une option parmi plein d’autres. Quand je suis sur le côté j’ai la casquette d’entraîneur. C’est moi qui décide, en concertation avec mon staff. Quand je décide d’être sur le terrain je délègue vraiment cette partie-là, tout ce qui est changement, tout ce qui est terrain à mon adjoint. »

Erwan Diocles veut que son équipe soir à la hauteur de l’enjeu contre le club mahorais. (Photo Philippe Le Brech)


Le stade du Roudourou à « dispo » des clubs bretons

Ce n’est pas la première fois que l’antre de l’En Avant Guingamp sera mise à disposition d’une formation bretonne pour un match de coupe de France. La GSI Pontivy (Monaco), Concarneau (Lyon), Langueux (PSG), Prat (La Chapelle des Marais), l’AS Grâces (Stade Brestois) ou plus récemment l’US Saint Malo (Gazélec Ajaccio) avaient déjà eu l’opportunité de profiter de la solidarité montrée par l’EAG.

Frédéric Sougey