Photo Jérôme Bouchacourt @ Footamateur

En Alsace, le FC Kingersheim aurait fait jouer plusieurs joueurs sous fausse licence durant la phase retour de Division d’Honneur. 

Si la pratique peut s’avérer courante dans les petites divisions, elle est tout de même assez rare pour un club qui évolue au sein de l’élite de sa Ligue. Pourtant, des soupçons de fraude pèsent sur le FC Kingersheim et son entraîneur Samir Bourouina qui aurait fait jouer deux joueurs sous faute licence lors de la phase retour de Division d’Honneur. La raison ? Une vague de départs lors du mercato hivernal et un règlement qui ne permet de n’aligner que deux mutés hors période sur une feuille de match.

« Je n’étais au courant de rien, affirme Maurice Gallo, le président du club alsacien, dans les colonnes du quotidien L’Alsace. J’ai évidemment longuement discuté avec Samir Bourouina, qui m’a expliqué ne pas avoir voulu déclarer forfait général. Il a ainsi fait jouer des joueurs sous fausse licence. Il s’est longuement excusé, m’a fait part de sa honte. Il aurait mieux valu faire forfait. Ses regrets ne changeront plus la donne, mais il n’y a pas mort d’homme non plus. » Pas mort d’homme mais un championnat complètement faussé puisque le FC Kingersheim a obtenu cinq victoires et trois matchs nuls lors des dix rencontres qui seraient entachées de fraude.

« Mais ce n’est que du football ! »

La commission de discipline de la Ligue du Grand Est a suspendu l’entraîneur de Kingersheim à titre conservatoire. Le club de Kingersheim a été relégué à l’issue de la saison. Mais quelle vont être les sanctions ? Si la responsabilité de Samir Bourouina est indéniable, avec sûrement une lourde suspension à la clé, celle du club devrait être plus clémente. Une jurisprudence existe d’ailleurs dans un dossier de fausse licence où l’US Saint-Pierre-des-Corps qui avait gagné contre la FFF auprès du Tribunal administratif d’Orléans.

« Je suis dépassé par les mentalités, a confié le président Kingersheimois à L’Alsace. Je n’ai plus cette capacité à m’adapter. Stratégiquement, je ne comprends pas, je n’en ai pas envie. Je veux rester jusqu’au bout fidèle au football que j’aime, qui réunit les hommes dans le même amour du ballon rond. Quant aux sanctions qui vont être prises par la Ligue suite à cette affaire, je les accepterai. C’est dommage d’en arriver là, mais ce n’est que du football. » C’est une manière de relativiser… en attendant la sentence.

Jérome Bouchacourt