Image d’illustration Adobe Stock
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Ce jeune arbitre breton nous a contacté récemment en nous faisant part de ses débuts dans l’arbitrage. Voici donc la chronique d’un jeune arbitre.

J’entame ma deuxième saison d’arbitrage. La première fût courte (mon tout premier match étant juste avant la trêve de mi-saison) et donc placée sous le signe de la découverte. Lors de ma préparation estivale, j’appréhendais un peu : en fin de saison j’ai senti que mon genou me tirait un peu lors des courses longues (le fameux syndrome de l’essuie-glace), et de longues semaines sans match ont fait un peu retomber le soufflé. Moins d’envie, plus d’appréhension, et le genou qui pique.

Et puis on m’a proposé un truc : arbitrer un match amical de mon club. C’est-à-dire officier (à la touche) sur un match de niveau National 3 au lieu de mes matchs habituels de district…  et sans la pression de la compétition. Autant dire que pour moi, c’est le football champagne.

Évidemment, ce match a été un régal. Le terrain était parfait, un vrai billard. Les joueurs de mon club ont été impressionnants, ça fuse de tous les côtés, les passes arrivent dans les pieds, ça combine, et je n’ai pas vu d’immondes chandelles toutes les cinq minutes. Et mon genou a fermé sa gueule. Comme quoi, l’esprit nique sa mère au corps quand il veut.

« J’ai loupé l’occasion d’arbitrer en coupe de France ! »

Ensuite, la magie du football s’est estompée grâce notre spécialité française : l’administration. Imaginez la CAF ou La Poste, mais avec des bénévoles. Ma licence s’est perdue, mon certificat médical est arrivé en retard, bref, je n’ai été qualifié pour officier que 3 ou 4 semaines après mes petits camarades. J’ai loupé l’occasion d’arbitrer en Coupe de France. Un peu dégoûté.

Et quand on m’a enfin envoyé en mission, la Bretagne a fait sa bretonne. Depuis un mois, il pleut tous les dimanches. Mais seulement les dimanches, hein, donc les terrains sont praticables. J’ai donc fait mes deux premiers matchs sous le crachin breton, celui qui te trempe à petit feu, et te réduit ton petit carton d’arbitrage en bouillie (celui sur lequel je note tous les faits du match). Heureusement, on m’a envoyé sur des matchs de deuxième division de district, un cran plus haut que la saison dernière. Donc je cours plus, ce qui réchauffe un peu.

Mon match d’hier, bien que sous la pluie une partie du temps, est pour l’instant mon match où le plaisir a atteint des sommets. J’ai eu le plaisir d’arbitrer un match où tous les acteurs ont été fair-play, polis, respectueux, et concentrés sur le football. Pas un mot plus haut que l’autre tant chez les joueurs que les coaches, un public sympa qui pousse malgré la pluie (la buvette aidant pas mal), pas de blessé (hormis un claquage chez un remplaçant qui est resté moins de 10 minutes sur le terrain), des buts (huit au final). Et à la fin, des capitaines qui m’ont félicité et remercié pour ma performance. Ça fait plaisir !


Vous voulez participer à « La chronique d’un jeune arbitre », contactez-nous à redaction@footamateur.fr.

Jérome Bouchacourt