Ibayi Rouen
Christopher Ibayi avec le FC Rouen 1899. (Photo Philippe Le Brech)

Auteur d’une saison très aboutie du côté de Versailles, Christopher Ibayi a fait le choix de s’engager cet été avec le FC Rouen 1899, en National 2.

Très sollicité cet été à l’issue d’un exercice remarqué du côté de Versailles (10 buts en 24 rencontres de N2, 5 en Coupe de France), Christopher Ibayi a choisi de rejoindre le FC Rouen, à la surprise générale. « La trêve a été assez mouvementée mais Rouen faisait partie des premiers clubs à m’avoir contacté. C’est un choix logique pour moi au vu de l’histoire du club et de son projet ambitieux » raconte l’attaquant âgé de 27 ans qui ne sera resté qu’une saison dans les rangs du FC Versailles 78. « J’avais signé pour un an et la possibilité de prolonger pour douze mois supplémentaires mais l’option n’a pas été levée, souligne-t-il. Je sors d’une saison de grande envergure à Versailles et je me devais de choisir un projet aussi ambitieux. »

Convaincu de son choix, Christopher Ibayi l’a également été grâce à son ami Adrien Pianelli, avec qui il a effectué toute sa formation au SC Bastia. « Le fait qu’il soit là a facilité mon choix même si je connais d’autres joueurs de l’effectif actuel » souffle-t-il alors que les négociations avec le staff et la direction se sont très bien passées. « Les échanges avec le président Charles Maarek et le coach Maxime D’Ornano m’ont convaincu, je me suis retrouvé dans ce nouveau projet. Ça a été fluide tout au long des discussions, on s’est rencontré rapidement avec le président chez moi en Corse. J’ai réellement senti l’intérêt que me portait le club et c’est ce qui a fait la différence par rapport aux autres sollicitations. »

« J’ai forgé mon mental et grandi en tant qu’homme »

Une signature qui a d’ailleurs eu le mérite de créer l’émulation chez les supporters locaux. « C’est vrai que ça a fait beaucoup parler car on s’attendait peut-être à ce que je signe à l’échelon supérieur, confie Christopher Ibayi. Le football m’a ramené aujourd’hui à Rouen, il n’y a pas de hasard. Quand je vois cette ferveur qui anime le club et la ville, c’est quelque chose de transcendant. » Une recrue enthousiaste et impatiente de pouvoir faire vibrer le public normand. « J’espère qu’on vivra de belles choses cette saison ensemble et qu’on remettra le club à sa place à l’échelon supérieur. »

A quelques jours d’entamer un nouvel exercice en N2, Christopher Ibayi sort sans aucun doute de celui « le plus abouti » de sa carrière, où il a vécu « des moments inimaginables ». L’attaquant originaire de Porto-Vecchio savoure. Et il se rappelle qu’il aurait pu définitivement raccrocher les crampons lors de son passage à Tours en 2015. A cause d’une grosse déchirure au niveau de l’insertion de l’adducteur. « Cette blessure a été un tournant de ma jeune carrière, assure-t-il. Mentalement et moralement, ça a fait mal mais ça m’a permis de voir ce qu’était la vie sans le foot. J’ai forgé mon mental et grandi en tant qu’homme. »

« Je voulais voir ce qu’était de travailler en dehors du foot »

Alors qu’il a vécu un retour compliqué sur les terrains entre 2016 et 2017, l’ancien Granvillais a mis entre parenthèses sa carrière de footballeur. Une étape qui lui a fait gagner en maturité. « J’ai bossé en préparation et livraison de commandes en fruits et légumes, j’ai servi en restauration et derrière le bar. Je ne voulais pas être au chômage et je voulais voir ce qu’était de travailler en dehors du foot. Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, je me dis que je reviens de loin car j’étais à deux doigts de lâcher le foot. Cette blessure m’a aussi permis de me rendre compte du privilège qu’on a de gagner notre vie en exerçant notre passion et ça, ce n’est malheureusement pas donné à tout le monde. »

Grâce à ses proches et à sa foi en Dieu, sur laquelle il s’est appuyé pour remonter la pente, Christopher Ibayi espère désormais continuer à gravir les sommets. « J’aimerais poursuivre ma progression, monter avec ce club en N1, faire mieux que la saison passée sur le plan personnel et vivre encore de belles émotions. » Pour ça, le groupe de Maxime D’Ornano pourra compter sur un attaquant qui sait rapidement « s’adapter à ce que le jeu demande » et qui travaille pour avoir « la palette la plus élargie possible ».