Christophe Lopes, FC Granvillars
R1 coach Grandvillars

Une année seulement après l’avoir quitté, Grandvillars goûtera à nouveau au National 3. Découverte du FCG avec son directeur sportif Christophe Lopes.

La montée en National 3 était-elle inscrite dans les objectifs ?

« Non pas du tout. Nous nous étions fixé l’objectif d’une remontée sur les deux prochaines saisons. Le groupe a été construit avec cet objectif au départ. »

Avec le confinement et l’arrêt de la compétition, Grandvillars est devenu champion. Les mauvaises langues diront que c’est une montée au rabais…

« Les mauvaises langues le diront mais finalement nous montons sans être champion avec un CA Pontarlier (B) à mettre à l’honneur. Je pense malgré tout, que nous serions allés chercher la montée. La dynamique (sept matchs sans défaite) dans laquelle l’équipe était et le jeu proposé me permettaient d’espérer beaucoup de ce groupe de grande qualité. Le classement était serré avec Lons-le-Saunier. Cependant, le championnat n’a pas pu aller à son terme. Nous ne pourrons pas écrire la fin du championnat 2019/2020. »

Grandvillars a déjà connu la N3 avec une mauvaise expérience et une descente immédiate. Le club a t-‘-il retenu les leçons pour s’inscrire en championnat de France ?

« Grandvillars a bien grandi depuis. La saison de N3 a permis de mettre en lumière toutes les zones d’ombre qui ont parasité l’évolution d’une structure de 400 licenciés. Je dis souvent que le souci du détail conditionne le résultat final. Quel que soit le club ou son niveau, s’il n’est pas assis sur des fondations saines rien de fonctionnera sur le long terme. J’appelle cela une coquille vide. »

« J’ai l’impression que les clubs vivent au jour le jour »

Cela vous a permis de travailler sur le projet club ?

« Nous avons la chance d’avoir une équipe dirigeante passionnée à l’écoute. J’ai pu de ce fait, travailler avec l’équipe technique sur la construction d’un projet social, éducatif et sportif cohérent sur les 5 prochaines saisons. Nous venons de terminer un diagnostic à N+1 qui permet de mesurer le travail accompli et les étapes encore à franchir. Grandvillars est un peu le New-York du Sud Territoire, toujours en ébullition ! Et cela me va très bien. »

Pourquoi le champion de R1 Franche-Comté (Roche-Novillars, St Vit, Grandvillars) souffre en N3 avec de nombreux exemples de descentes dans l’années suivante ?

« Cela fait plus de cinq ans que nous sommes dans la région avec ma famille. Ce qui m’a permis de comprendre et connaitre le fonctionnement des clubs et leurs politiques. J’ai parcouru une bonne partie de la France, la région Franche-Comté est assez pauvre footballistiquement parlant avec un vivier  » joueurs  » pas extraordinaire. J’ai l’impression que les clubs vivent au jour le jour sans construire l’avenir. Être à l’heure dans le football c’est déjà être en retard. Un projet club ce n’est pas que l’équipe fanion. Et malheureusement, pour beaucoup c’est une réalité. »

« Je crois au football franc-comtois ! »

Que faut-il faire ?

« J’entends que le football régional manque de moyens pour se développer correctement. Même si l’aspect financier reste un atout fort, les dirigeants peuvent et doivent mieux s’entourer. De la compétence, il y en a. Il faut juste la vouloir. Les infrastructures s’améliorent mais quand vous voyez que certains clubs ne peuvent pas évoluer dans leur stade quasiment toute une saison pour cause de travaux de mise aux normes cela n’aide pas au maintien d’une équipe. Le cahier des charges Fédéral pour les clubs devient de plus en plus compliqué à tenir mais malheureusement nous devons toujours avoir un temps d’avance sur nos prévisions… Malgré tout je crois au football franc-comtois. »

Le mercato a débuté ?

« Cela fait 4 semaines que j’active mon réseau. Nous avons un groupe de qualité qui doit malgré tout être renforcé de 4 à 5 joueurs confirmés à des postes clés. 4 profils de joueurs sont ciblés : un gardien, un défenseur central, un latéral droit et un attaquant. Pour le moment, aucun départ. »

Quelles sont les relations avec le voisin Belfortain ?

« Je ne connais pas particulièrement l’ASMB et son fonctionnement mais j’apprécie parler football avec Anthony Hacquard. Leur parcours en coupe de France restera à jamais graver dans les mémoires et la mise en lumière du football du Territoire de Belfort et régional montre encore une fois qu’il faudra compter sur nous. »