Christophe Gauthier Le Puy Foot 43
Christophe Gauthier se confie sans langue de bois ! (Photo Le Puy Foot 43)

Christophe Gauthier, président du Puy Foot 43, revient sur l’intersaison mouvementée et la situation actuelle. Sans langue de bois.

Comment jugez-vous le début de saison de votre équipe (sixième en National 2) ?

« Après la descente, notre équipe a totalement été reconstruite autour du capitaine Loïc Dufau et du staff technique. Le directeur sportif (Olivier Miannay) et l’entraîneur principal (Roland Vieira) sont restés. Dix-sept recrues sont arrivées. Beaucoup de jeunes sont venus s’associer à ce groupe. Le début de saison est très intéressant même si il nous manque deux matchs par rapport à nos adversaires. Après sept matchs, nous sommes toujours invaincus. »

L’effectif a totalement été remanié. Était-ce inéluctable après une descente ?

« Oui, nous avons énormément souffert lors de la première partie de saison l’année dernière. Durant le mercato hivernal, des modifications ont été apportées mais c’étaient des prêts. Le club ne voulait pas repartir avec cet effectif. C’était une décision assez dure à prendre mais prise de concert entre la direction du club et le staff technique. »

Cet été, vous avez attiré des joueurs de renom comme Alexy Bosetti ou David Oberhauser. Le mercato est-il réussi ?

« Oui, ce sont des garçons qui se sont extrêmement bien intégrés. Ils vivent leur passion dans un club agréable et très bien structuré. Ils ont su intégrer les jeunes. La mayonnaise a bien prise. L’ambiance du groupe est très positive. »

Le recrutement, « un travail de longue haleine »

En décembre, vous avez recruté le latéral gauche Alexis Taïpa. Pourquoi ?

« Quentin Canales nous a quitté pour des raisons familiales. Il est retourné dans sa terre natale. Il nous a semblé important de compenser son départ. Alexis s’est proposé de lui-même. Il s’est très bien intégré au groupe. »

Christophe Gauthier, comment s’effectue le recrutement au Puy ?

« Olivier Miannay et Roland Vieira ont travaillé beaucoup pour prendre des joueurs qui ont été conseillés ou vus à la vidéo. C’est vraiment un travail de longue haleine. Et le fait d’avoir pu constituer ce groupe, c’est une vraie réussite de travail. »

Quelles étaient les ambitions du Puy cette saison ?

« Elles étaient clairement affichées. Il fallait retrouver le niveau qu’on nous a enlevé et non perdu. Le club est resté très ambitieux. »

Lors de votre montée en National (2019-2020), le recrutement a-t-il été bien géré ?

« Je vais vous répondre d’une façon très synthétique. Le président n’avait pas pris l’ampleur de la division et n’avait pas écouté son staff. J’avais entièrement tord et j’ai revu ma copie lors du mercato. J’avais donné consigne au staff de recruter entre cinq à sept joueurs. »

« La descente, une véritable injustice ! »

C’est rare d’être aussi honnête dans le milieu du football, non ?

« Oui, c’est certainement très rare. En National, j’ai connu des gens dont la parole n’était pas aussi limpide et clair. On fait ce qu’on peut. Le Puy est situé dans un territoire rural mais on s’y trouve bien. »

Avez-vous digéré la descente en National 2 ?

« Non, elle ne le sera pas. Ce championnat s’est terminé à la 24ème journée. À sept heures près, Le Puy jouait contre son concurrent direct Quevilly Rouen Métropole qui se trouvait un point au-dessus. Que le championnat s’arrête pour des raisons sanitaires, j’étais entièrement d’accord. Mais arrêter un classement alors que le championnat n’était pas fini, c’est une véritable injustice. Ça restera mon point de vue. Le conseil d’État n’a pas voulu m’écouter. Mais je maintiens mes arguments. »

Depuis octobre, le championnat est de nouveau arrêté. Continuez-vous à vous entraîner ?

« Oui, le groupe senior a maintenu une activité physique. Ce sont des garçons qui ont un contrat au club. Le club a maintenu également du lien en mettant des choses en place pour que le groupe continue à vivre ensemble. On ne voulait pas les abandonner dans leurs appartements, c’est important. »

Et pour le reste du club ?

« Les jeunes ont repris les entraînements et uniquement les entraînements. »

Au niveau économique, quelle est la situation du Puy Foot 43 ?

« Le club n’a aucune rentrée d’argent, c’est difficile d’autant plus que nous avons voulu faire en sorte que les jeunes et le groupe senior puissent continuer à s’entraîner. Il y a des coûts (une quinzaine de salariés en dehors du groupe A) et aucune rentrée. Mais cette décision, je ne la regrette pas car le club a réussi à mobiliser beaucoup de licenciés. »

Christophe Gauthier n’apprécie pas le nouveau format de la coupe de France. (Photo Le Puy Foot 43)

« La fin de saison s’annonce compliquée »

En tant que dirigeant, est-ce difficile de se projeter sur les jours et mois à venir ?

« Oui, bien évidemment. C’est extrêmement difficile. Avec cette crise sanitaire majeure, il est raisonnable de penser que la fin de saison s’annonce compliquée. La décision de terminer les championnats au 30 juin paraît, encore une fois, incompréhensible. »

Le football amateur semble être oublié des débats ? Quel regard portez-vous sur cette situation?

« Il est oublié par rapport au football professionnel. Aujourd’hui, le seul mot d’ordre, c’est la crise sanitaire. Le football amateur ne se sentirait pas oublié si à côté de ça nos instances ne prenaient pas que des décisions en faveur du football professionnel. Si une équipe de Ligue 2 peut jouer, pourquoi une équipe de National 2 ne le pourrait pas ? »

Pensez-vous pouvoir jouer le sixième tour de coupe de France ?

« Non, la coupe de France a été remaniée durant le mois dernier (voie professionnelle, voie amateur) pour laisser tomber le football amateur. Et pour ne pas perdre les engagements financiers des partenaires, les instances ont voulu garder une coupe de France professionnelle. Ce qui me fait dire encore une fois que cette décision est financière et non sanitaire. Cette nouvelle coupe de France est une hérésie. »

Votre équipe féminine évoluant en D2 est à l’arrêt. Comment le vivent-elles ?

« Malheureusement, elles ne se sont pas entraînées depuis le 17 octobre. Pour la plupart d’entre elles, elles ne bénéficient pas de contrat au club. Elles sont considérées comme des seniors sans contrat qui ne peuvent pas s’entraîner. C’est extrêmement dommageable. Le Puy Foot a respecté les directives gouvernementales à ce sujet là. »

Votre terrain était enneigé l’autre fois. Est-ce fréquent ?

« On est situé dans un département d’altitude. Ça arrive mais très rarement. Cet hiver est un peu spécifique. On aura de la neige quinze jours dans l’année. Depuis 5 ans, il n’y a pas eu un match arrêté en Haute-Loire alors que dans les régions de basse altitude, il y a eu beaucoup de matchs reportés. Il faut aussi s’interroger. »