Pascal Vié Lobello
Pascal Vié Lobello espère finir sa carrière dans son club formateur. (Photo Canet-Roussillon FC)

Revenu au début de l’année 2017 au sein de son club formateur, le défenseur central de 32 ans Pascal Vié Lobello fait partie des cadres du Canet Roussillon FC.

10 matches sur 11 possibles. C’est le nombre de rencontres disputées en National 2 par Pascal Vié Lobello avec le Canet RFC, en ce début de saison. Plutôt, pas mal, non ? L’entraîneur, Farid Fouzari et son staff technique lui font pleinement confiance. Et il y a de quoi. Le défenseur central est comme un petit poisson dans l’eau au sein de cette équipe. « Canet, c’est un peu comme ma deuxième maison, confie-t-il. J’ai été formé ici, donc le fait de revenir dans mon club formateur, c’était comme un retour aux sources. »

L’idylle dure depuis maintenant cinq saisons. Et durant ce laps de temps, le Perpignanais a eu le temps de marquer l’histoire du club. Effectivement, en 2020, dans un contexte inédit, le CRFC accède au National 2 pour la toute première fois. « C’était un moment extraordinaire et surtout particulier. Surtout, parce que le championnat, s’est arrêté à sept journées de la fin à cause du Covid. Nous étions dans l’inconnu. On ne savait pas comment la FFF allait gérer la situation, affirme Pascal Vié Lobello. Lorsqu’on a su que le championnat était gelé au moment de son interruption, on a tous été étonnamment surpris et content. C’était la première fois que le club arrivait à ce niveau. Cela a été une très bonne nouvelle. »

« On veut obtenir un maintien confortable ! »

Mais cette promotion, le Canet ne le n’a pas volé. Pour atteindre ses objectifs, les dirigeants se sont donné les moyens de leur politique, en s’entourant par exemple de joueurs d’expérience. « Je connaissais déjà le championnat de National 2 vu que j’y avais joué lorsque j’évoluais du côté de Marignane Gignac et de Martigues. Justement, si je suis revenu au club, c’était pour essayer de faire grandir l’équipe et de gravir les échelons. Ce qui est désormais chose faite. » Mais le défenseur central n’était pas le seul dans ce cadre de figure, il pouvait compter sur le soutien de Jérémy Posteraro ou encore Daouda Ba… « Il y avait un véritable noyau de joueurs qui avaient déjà connu l’échelon supérieur. »

6 victoires, 3 matches nuls, 2 défaites et une troisième place (à égalité de points avec le premier et le deuxième du championnat). Voici le bilan du Canet RFC au sein du groupe D de National 2. Mais au bout de onze journées de championnat, il est encore trop tôt pour parler de National. Les joueurs le savent, le chemin est encore long. Surtout qu’à cause des deux arrêts consécutifs des championnats amateurs, le club va sûrement vivre sa première saison complète à ce stade de la compétition.

« La première place obtenue après dix journées de championnat reste anecdotique. On veut obtenir un maintien confortable, chose qu’on est largement en train de faire, devenir une vraie équipe de National 2 avec de l’expérience et faire monter notre équipe réserve qui évolue en DHR (R2), explique Pascal Vié Lobello. Il ne faut pas oublier que le groupe est nouveau, on a eu dix départs pour autant d’arrivées. Mais nous jouons bien, on réalise un bon début de saison, on ne peut pas le nier. »

« Que les investisseurs ne soient pas venus, ce n’est pas plus mal non plus »

Pourtant, au tout début de saison les Bleu et Jaune ont dû faire face à une mauvaise nouvelle. Alors qu’un fonds d’investissement australien, l’Athlon CIF, devait racheter le club, investir pas moins d’1,5 millions d’euros et avait comme ambition de rejoindre la Ligue 2 sous les cinq années à venir, le projet est finalement tombé à l’eau. Mais cet échec, n’a en aucun perturbé Pascal Vié Lobello et ses coéquipiers.

« Honnêtement, nous les joueurs, nous n’avons pas du tout été impactés. Les dirigeants ne nous ont jamais caché ce projet, mais ils ont tous gardé pour eux, avant que tout devienne officiel. Mais en soit au club, on n’a pas vu de changement en particulier, rien n’a changé.D’un point de vue financier, leur apport aurait pu être intéressant, mais le fait qu’ils ne soient pas venus, ce n’est pas plus mal non plus. Comme cela, nous restons un club familial et puis lorsqu’il y a trop de changement d’un coup, cela peut être mauvais. »

Si Canet-en-Roussillon reste sur une bonne dynamique, c’est en partie grâce à son superbe et historique parcours en Coupe de France. L’année dernière, le petit poucet de la compétition s’est révélé aux yeux de la France entière après avoir notamment éliminé l’Olympique de Marseille (2-1) et Boulogne (1-0) juste avant de s’incliner contre l’ogre montpelliérain (1-2) en quarts de finale. Néanmoins, plusieurs mois après les Canétois ne réalisent toujours pas l’exploit qu’ils ont réalisé.

« Yohan Baï ? On ne peut être que fier de lui ! »

« Le fait de jouer les matches à huit clos, a fait qu’on n’a pas senti l’engouement autour de nous, que ce soit avec le public, les commerçants… c’était une expérience assez spéciale. On avait l’impression d’être dans une bulle. Par exemple, il y a trois ans, lorsqu’on a fait le seizième de finale contre le Stade Malherbe Caen, on a tout de suite vu la différence que ce soit avec l’emballement médiatique, la présence des caméras à nos entraînements et les supporters. Là, on n’avait pas l’impression de jouer ces affiches de prestiges. On sait qu’on a fait un magnifique parcours mais on ne l’a pas ressenti comme tel. »

Grâce à cette épopée, un homme a pu réaliser son rêve. Devenir professionnel. À l’issue de la saison dernière, Yohan Baï a paraphé un contrat de deux saisons en faveur du CSKA Sofia. Le pari est plus que réussi, puisque l’attaquant de 25 ans comptabilise pas moins de huit titularisations pour trois buts et une passe décisive en huit matches de D1 bulgare et quatre apparitions en C3, en ce début de saison. De quoi attirer l’admiration de son ami.

« On est content pour lui, parce qu’avant d’être un bon footballeur, c’est une bonne personne avant tout. Il s’est servi de notre parcours pour se dévoiler et c’est tout bénéfique. Il est désormais dans une équipe reconnue en Europe, on ne peut qu’être que fier de lui. On ne peut pas le suivre parce qu’à part en Ligue Europa Conférence, ces matches ne sont pas retransmis. Mais on porte toujours un œil sur ses performances. Il y a encore quatre mois il était avec nous, c’est bien pour lui, il vit son expérience à fond. »

Finir sa carrière dans son club formateur

Mais place à l’avenir désormais. Après avoir éliminé Pau, actuel huitième de Ligue 2 après un scénario rocambolesque et une séance de pénalty haletante, le CRFC a rendez-vous avec son histoire, ce 26 novembre contre Saint-Denis. En cas de victoire contre l’équipe réunionnaise, le club remplira un de ces principaux objectifs.

« On veut aller jusqu’en trente-deuxième de finale de la compétition, c’est-à-dire jusqu’au 18 décembre pour éviter de jouer toutes les deux semaines. Le but est de faire un beau parcours, tout en faisant connaître davantage le club, affirme le défenseur. Mais on est conscients que chaque année nous n’allons pasatteindre les quarts de finale. Les exploits ne se reproduisent pas tout le temps, on reste terre à terre. Toute façon, un beau parcours et un bon maintien, c’est lobjectif de ce début de saison. »

Mais à 32 ans, Pascal Vié Lobello ne se fait plus tout jeune. La fin de sa carrière approche. Il lui reste un vœu. Celui de s’inscrire dans la durée et de finir sa carrière du côté de là ou tout a commencé : son club formateur. « C’est un souhait, mais dans le football, tous les souhaits ne sont pas réalisables. Après tout reste possible, des opportunités peuvent également se présenter, mais je suis bien à Canet, je ne me vois pas ailleurs, à moins qu’un club de Ligue 1 ne me propose un contrat (rires). Je veux rester ici, performer le plus longtemps possible et continuer à faire grandir le club. »