Anthony Scarramozzino
Anthony Scarramozzino est heureux d'avoir signé à Bourg-en-Bresse cet été. (Photo Léo Calistri)

Nouveau leader du National après son éclatante victoire à Avranches (0-3), Bourg-Péronnas confirme tout le bien que l’on pouvait penser de la formation bressane après son alléchant mercato estival. Justement arrivé cet été, l’expérimenté Anthony Scaramozzino nous a livré son regard sur cette entame réussie et sur ses premières semaines sous la direction d’Alain Pochat.

Quel début de saison, tant au niveau des résultats que de la manière…

Oui c’est un beau mois d’août ! A la base si on avait eu les points sans mettre la manière on les aurait pris quand même, parce que c’est important de bien démarrer le championnat. Après c’est vrai que connaissant les principes de jeu du coach, on est encore beaucoup plus satisfait quand la manière est mise ! La mayonnaise a vite pris, tant mieux pour le groupe !

Tu parles des principes de jeu d’Alain Pochat. C’est ce qui t’a convaincu de rejoindre le projet bressan cet été ?

Le discours du coach a pesé dans la balance. Cela fait plusieurs années qu’on aurait pu se croiser à plusieurs endroits et cela ne s’était pas fait. Le challenge, le discours du président ont également joué. Le recrutement qui a été fait était en adéquation avec ces discours. Il y avait beaucoup de joueurs que je connaissais, avec qui j’ai joué auparavant ou que j’ai affronté en National et en Ligue 2. Sur le papier le projet était prometteur.

Prometteur avec de sacrés joueurs de ballon.. Promesses rapidement tenues ?

Oui on a une équipe qui a rapidement confirmé qu’elle était joueuse. De toute façon avec les profils qu’on a dans l’équipe c’était une évidence. Au niveau taille on doit par exemple être l’équipe la moins compétitive du championnat. Au niveau du terrain on a de vrais joueurs de ballon donc on a le style de jeu qui va avec, à la Alain Pochat, avec beaucoup de départs de ballon de la surface de réparation avec du jeu court. Pas trop de jeu long parce qu’on n’a pas les gabarits courts à part quand on a Arnold Garita devant, qui a un autre profil que nos autres attaquants (il fait 1m89, ndlr).
On était beaucoup de joueurs à se connaître, avant même la prépa’ on s’est appelé, on a vu ce qu’il était entrain de se passer au niveau du recrutement et on était vraiment très impatient de reprendre les entraînements et de mettre les choses plus concrètement en place. C’est peut être aussi pour ça que la mayonnaise a rapidement pris.

« On verra si on continue à être performant sur la durée »

L’an passé tu évoluais en L2 où Clermont et Troyes, deux équipes extrêmement joueuses, ont brillé. Est-ce que ce modèle peut également fonctionner sur le long terme en National selon toi ?

Je pense qu’il demande aussi d’autres caractéristiques. J’en avais parlé justement avec le coach en début de saison parce que je l’avais vécu avec Laval. Ma deuxième saison on avait de supers joueurs et on bataille jusqu’à la fin avec Le Mans pour la place de barragiste (le Stade Lavallois termine finalement 4ème en 2018-2019, ndlr). On a voulu imposer le style de jeu qu’on avait à domicile, sur un terrain large et avec une bonne qualité de pelouse, à l’extérieur et c’était parfois très compliqué. On avait un peu moins de justesse technique, avec des terrains un peu moins bon et on se faisait punir. Il faut garder sa philosophie de jeu mais en sachant s’adapter à différentes équipes et suivant où on joue.

Ce vécu là c’est justement ce qui est attendu de toi et des autres joueurs expérimentés de l’équipe ?

C’était le désir du coach de récupérer des joueurs comme moi, comme Anthony Souverbie ou Thibaut Jaques. C’est vrai qu’on a la trentaine passée tous les trois derrière et on a cette faculté à analyser les situations des équipes adverses. Le coach nous donne des clés, on travaille à la vidéo toute la semaine mais le jour de match une composition peut changer, une tactique peut changer et c’est aux anciens de savoir s’adapter, de réagir le plus vite possible. On sait aussi qu’on aura forcément des zones de turbulence en cours de saisons et dans ce groupe les anciens pourront parler, il n’y aura pas de non-dits.

Quel est le discours aujourd’hui avec cette première place symbolique ?

On continue de travailler et on se rappelle de la saison passée où l’équipe se sauve sur le fil. On essaye déjà de bien figurer en ce début de saison et on verra par la suite si on continue à être performant sur la durée.

« Montrer l’exemple aux entraînements aux plus jeunes »

C’est encore tôt pour se fixer un objectif collectif précis ?

C’est encore un peu tôt, oui. Avec ce début de saison les équipes nous regardent peut être d’un peu plus près. Mais on reste humble par rapport à la saison compliquée. Nous on essaie d’apporter un peu de fougue, de sourires. On repart sur des bases solides, on retrouve de la sérénité. Et si on peut se mêler jusqu’à la fin à la bagarre pour le haut du classement…

Tu parles des joueurs que tu connaissais, que tu avais croisé. Vous avez aussi un petit jeune qui marche pas mal en ce début de saison, Amine El Ouazzani, quel est ton regard sur lui ?

Je le découvre après en avoir entendu le plus grand bien. Il confirme avec les matchs de préparation et ce début de championnat. C’est un jeune à l’écoute, qui est bosseur, qui hésite pas à faire les efforts que ce soit à l’entraînement ou en match. Il apprend vite et ça se reflète sur ses performances en match. Dès qu’il fait des erreurs on est là pour le corriger que ce soit le staff ou les anciens et on voit qu’il assimile très vite et qu’il corrige ses petites erreurs. Tant mieux pour nous et tant mieux pour lui surtout.

Tu as 36 ans, comment vois-tu la suite de ton côté ?

Vu mon âge prendre du plaisir, montrer l’exemple aux entraînements aux plus jeunes. Être toujours performant ; que j’ai 36 ou 20 ans je n’aurai pas plus de crédit auprès du coach. Et on verra où ça nous mène. J’ai vécu une saison compliquée avec Pau l’année dernière donc là c’est clairement prendre du plaisir et on verra ce qu’il en est en fin de saison.

Le plaisir c’est aussi retrouver ce public dans les stades, un petit message pour tes supporters pour conclure ?

On l’a vu sur notre premier match à domicile, le derby en plus contre Villefranche, c’est un plus cette année de rejouer devant les supporters. Avec le bon début de saison on espère qu’ils viendront nombreux à Verchère !

Frédéric Sougey