Alexandre Horveno
Alexandre Horveno (à gauche) suit les élections américaines de près. (Photo DR)

Parti aux Etats-Unis à l’été 2017 pour étudier et jouer au foot en université, Alexandre Horveno se confie sur le duel entre Trump et Biden.

Comment un Français vit-il cette élection américaine ?

« Il y a un gros engouement autour de cette élection. Ça n’a rien à voir avec la France car ici les gens mettent des drapeaux ou des fanions dans leur jardin afin de dire pour qui ils votent. Quand je me connecte sur un réseau social, j’ai tout de suite une publicité pour les élections. Sur les chaînes de télévision, on peut voir des clips qui cassent du sucre sur le dos de l’adversaire. C’est beaucoup plus ouvert qu’en France mais c’est tellement différent ! »

Tu es en Floride mais passé par plusieurs autres états, quel est ton ressenti ?

« Quand j’étais en Virginie-Occidentale, une habitante me demandait comment on se défendait en France. Et elle m’a dit qu’elle avait une arme à feu. Là-bas, j’étais avec deux blacks en colocation alors que des voisins arboraient le drapeau des confédérés. En Géorgie, un jour, j’étais à l’hôtel et j’ai vu un mec avec un pistolet à la ceinture à la réception.»

Ça doit changer de la France…

« J’entends parler de racisme en France mais ici c’est encore pire ! »


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Que se passe-t-il en Floride qui est état très important ?

«Depuis que je suis en Floride, c’est assez particulier car c’est très cosmopolite. Mais il y a une vraie différence entre le nord de l’État, très rural et pro-Trump, et le sud, plus urbain et hétéroclite avec beaucoup d’Hispaniques. »

« Trump a fait le choix de la préférence nationale »

Tout est donc très différent de chez nous…

« Aux Etats-Unis, tu te rends compte que la priorité est l’économie et pas la santé. C’est très différent de la France où tu as le chômage partiel en ce moment. Ici, si tu perds ton job, tu perds tout. Tu n’as plus rien. En Europe, on prend soin de la population, ce qui est impossible aux USA car chaque Etat possède ses propres règles. »

Quel est ton sentiment sur cette élection ?

« C’est ma première et c’est vraiment hallucinant ! Ici il n’y a que deux partis, Républicains et Démocrates, car on n’entend pas parler des autres. Concernant Donald Trump, j’ai l’impression qu’il met toujours la pression, avec notamment son compte Twitter, puis il finit par faire le gentil. C’est une technique qui semble bien à lui. Je pense qu’il sait ce qu’il fait même si ses méthodes sont dangereuses. Et c’est compliqué de faire un pronostic car, comme Marine Le Pen en France, il a de nombreux électeurs qui ne disent pas qu’ils votent pour lui. »

Et qu’est-ce que cela représente pour toi ?

« Après mon diplôme, au mois de mai, je vais faire encore une année avec un Master donc je ne devrais pas avoir de problème. Mais c’est vrai que si Trump est réélu, ça deviendra de plus en plus difficile pour les étrangers car il a clairement fait le choix de la préférence nationale. »

Jérome Bouchacourt