Isabelle Le Dû pose fièrement devant son maillot de l'équipe de France lors de l'exposition
Isabelle Le Dû pose fièrement devant son maillot de l'équipe de France lors de l'exposition "Il était une fois les Bleues". (Photo Jérôme Bouchacourt)

Pionnière du football féminin, l’ex-internationale originaire du Loiret raconte sa vie sur les terrains. De ses débuts à cette passion toujours intacte.

« A 60 ans, je joue encore et c’est quand même fou d’entrer sur le terrain avec le même plaisir ! » Isabelle Le Dû est une vraie passionnée. Dirigeante au FC Bouaye (Loire-Atlantique), elle fait partie des pionnières qui ont participé au renouveau du football féminin. C’était au début des années 70, dans son Loiret natal.

« Comme beaucoup de jeunes filles à cette époque, dans les petits villages, j’avais une licence de basket, raconte-t-elle. Mais dès que je pouvais, je partais faire des tournois de football avec les garçons. Puis à 14 ans, je suis parti jouer à l’Arago Sport Orléannais entraîné par Bernard Ranoul. » Après avoir été interdit par le régime de Vichy, en 1941, le football féminin se relançait avec quelques clubs pionniers.

« C’était quand même compliqué ! »

« Mais on se contentait de jouer des championnats de District car il n’y avait pas d’autres compétitions, précise Isabelle Le Dû. Puis mon entraîneur est monté à la Fédération en compagnie de Pierre Geoffroy (le journaliste de l’Union qui a lancé la section féminine du Stade de Reims, N.D.L.R.) pour demander la création d’un championnat de France féminin. » Celui-ci a vu le jour en 1974, le Stade de Reims le remportant face à… l’Arago Sport Orléannais.

« C’était quand même compliqué au sein des clubs, confie celle qui porté le maillot de l’équipe de France en 1983. A Orléans, les garçons jouaient en CFA donc ils étaient obligé de jouer en lever de rideau de notre équipe féminine. Ce n’était pas toujours bien vu ! » Pendant 45 ans, Isabelle Le Dû a suivi le développement du football féminin, restant toujours proche du terrain.

« Il y a un escalier d’écart entre le football qu’on pratiquait à l’époque et celui d’aujourd’hui, souligne-t-elle. Mais ce que je trouve fabuleux en regardant du football féminin, c’est que le jeu est plus fluide. Et surtout il y a moins de contestations. On ne verra que rarement une fille se rouler par terre (rire). » Une vraie passionnée qui continue donc de fouler les terrains… de Futsal !

Jérome Bouchacourt