Cet été, 86 joueuses de 5 à 45 ans ont quitté le club de Saint-Sulpice (Tarn) car elles estimaient que leur club les délaissaient au profit des garçons.

Ce n’est pas très commun ! Cet été, 86 joueuses de l’US Saint-Sulpice, dans le Tarn, ont quitté leur club. Comme le révèle La Dépêche du Midi, cette information aurait pu passer inaperçue si nombre de ces joueuses n’avaient pas le droit de jouer dans leur nouveau club à cause du nombre de six mutés maximum.

« On était déjà dans un vestiaire qui était de l’autre côté du stade, sur un parking, où on était dans des conditions précaires, explique July Druart, une ex-joueuse de l’ASSS à nos confrères du quotidien régional. On n’avait pas eu de chauffage pendant une partie de l’hiver. Et les vestiaires étaient vétustes. Lors des matchs le dimanche, on était obligé de les nettoyer car les garçons n’avaient pas pris le temps de le faire la veille ou au moins pris le temps de nous les laisser dans des conditions correctes. »

Mais ce n’est pas tout… « On n’avait pas non plus de collation de prévu après les matchs, donc des conditions d’accueil des autres équipes qui n’étaient pas terribles, précise-t-elle. On n’avait pas non plus le droit d’aller sur le terrain d’honneur alors que les U19 masculins pouvaient l’utiliser. On n’avait pas non plus le droit d’utiliser les minibus du club quand on se déplaçait loin. »

« On donne normalement la priorité aux garçons ! »

Dans La Dépêche du Midi, les dirigeants Saint-Sulpiciens se défendent de tout sexisme en arguant que « les équipes garçons et filles jouent toutes les deux en Ligue (Régional 2 pour les féminines, Régional 3 pour les masculins, N.D.L.R.) mais il faut reconnaître que ce n’est pas le même niveau, dans ce sens on donne normalement la priorité aux garçons ». Mais ils vont même plus loin par rapport aux accusations des joueuses et des parents qui ont quitté son club.

« Vous savez, les filles c’est pareil que les garçons ! Elles laissent les vestiaires et le club-house aussi dégueulasses et elles picolent autant. » De vrais gentlemans ! « Chez moi, je passe l’aspirateur et la serpillière et l’on m’accuse de sexisme … ça va faire rire ma femme » a même indiqué Gérard Roussillon, le secrétaire du club. Chacun se fera son opinion…

Jérome Bouchacourt