Walid Rachid était au Pérou au moins de septembre pour un tournoi FIFA.
Walid Rachid était au Pérou au moins de septembre pour un tournoi FIFA. (Photo DR)

Champion du Monde PES 2015 et 2016, Walid Rachid est aussi gardien de but en Régional 3 chaque week-end. C’est l’interview console ou terrain.

Un champion sur console qui joue au foot dans la vraie vie, c’est assez rare ?
« Non car des mecs qui jouent au football le dimanche tout étant très bon la console, il y a plein. Mais c’est plutôt rare de voir des joueurs de Ligue parmi les meilleurs joueurs de console. »

Avoir un bon niveau de football, ça aide pour être bon sur une console ?
« Oui car on a les bases du foot au contraire des joueurs qui ne font que de l’arcade. Je pense qu’on progresse plus rapidement. Par exemple, en étant gardien je regarde plus les déplacements des joueurs. Et ça me sert ensuite quand je suis sur la console. »

Et est-ce que ton expérience sur la console t’aide sur le terrain ?
« Quelques fois j’ai l’impression de voir sur le terrain des tactiques que j’ai dans la tête car je les ai vues sur la console (rire). Par contre, ça me fait plus anticiper sur certaines phases de jeu par rapport à mon expérience de la console. »

« Une victoire sur le terrain, c’est un truc de fou ! »

Walid Rachid joue à l'US Colombienne en Région Paris Ile de France.
Walid Rachid joue à l’US Colombienne en Région Paris Ile de France. (Photo DR)

Justement, être gardien sur le terrain aide à être meilleur gardien sur la console ?
« C’est assez compliqué. Déjà, tu ne peux gérer le gardien que sur PES, pas sur FIFA. Ensuite, malgré les efforts qui sont faits par les éditeurs, tu peux marquer vingt fois le même but sur la console. »

C’est plus facile d’être très bon sur la console que sur le terrain ?
« Ça fait 19 ans que je fais du foot et je suis champion du Monde sur la console mais pas sur le terrain (rire). Si tu compares avec le haut niveau, c’est plus difficile d’être très bon sur le terrain. Il faut être très juste sinon tu payes cash chaque erreur. Tu as plus de chance de revenir au score sur console. Mais c’est aussi très compliqué car tu joues ta tête du dix minutes et non sur quatre-vingt dix ! »

Et quelle est la différence dans la notion de plaisir ?
« Une victoire sur le terrain dans un match à enjeu, c’est un truc de fou ! Car tu gagnes dans la douleur. J’éprouve moins de plaisir dans un match sur la console. Enfin tout est relatif car lors de mes deux victoires en finale de la coupe du Monde PES, ce fut un plaisir indescriptible ! »

Et où est-ce le plus difficile de s’inscrire dans la durée ?
« Les carrières de e-sport ne durent pas forcément très longtemps. Les personnes qui étaient au top il y a dix ans ne sont plus là aujourd’hui, alors que je retrouve encore des joueurs sur le terrain dix ans après. Pour arriver au top sur FIFA, ça demande beaucoup de temps et c’est usant mentalement ! »

« Le Paris FC, c’est mon club de cœur ! »

C’est à dire ?
« Je connais des mecs qui ont déjà fait plus de 500 matches depuis que le nouveau FIFA est sorti ! En fait, tu ne sors plus de canapé et finalement, tu prends du poids. Mais tu y passe énormément de temps et tu ne fais pas grand chose à côté. Au moins, j’ai la chance de faire du sport ! »

D’ailleurs, comment arrives-tu à organiser ton emploi du temps entre le terrain et la console ?
« J’aménage mon emploi du temps avec mon entraîneur. Ça n’a pas été évident au début car il ne comprenait pas que je sois absent le dimanche pour faire un tournoi sur console. Maintenant, il est plus compréhensif. Et ces deux dernières saisons, je n’ai pas loupé beaucoup de matches avec Colombes. C’est plus dur cette année car je suis plus souvent blessé. »

On parle du Paris FC ?
« Ah, c’est mon club de cœur !  L’an dernier, je n’ai pas trop eu le temps d’aller les voir jouer. Par contre, cette saison, je n’ai pas loupé un match à domicile tout en faisant presque tous les déplacements. Et Vendredi je serais à Sochaux avec le Kop ! Mais quand je ne joue pas le dimanche, je vais aussi voir le Racing même si le club a chuté de niveau depuis quelques années. Le football, ça fait partie intégrante de ma vie ! »

Jérome Bouchacourt