Saïd Ennjimi et deux autres présidents de Ligue toucheront désormais une rémunération mensuelle.
Saïd Ennjimi a été réélu président de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. (Photo LFNA)

Trois présidents de Ligue avaient émis le souhait de percevoir une rémunération afin de compenser leurs pertes de salaire. Ce qu’a accepté la FFF. Explications.

Une révolution est en marche. C’est peut-être fini de voir des présidents de Ligues ou de Districts purement bénévoles. La Fédération Française de Football vient en effet d’accepter la demande de trois présidents de Ligue – Eric Borghini (Méditerranée), Saïd Ennjimi (Nouvelle-Aquitaine) et Jamel Dadjak (Paris Île de France) – de percevoir une rémunération pour le travail fourni au quotidien. Une enveloppe de 60 000 euros par saison a même été débloquée par l’instance fédérale.

« Un président est aujourd’hui à la tête d’une vraie PME, explique Saïd Ennjimi. En Nouvelle Aquitaine, nous avons 48 salariés et 8 millions de budget. Je me dois aussi d’être présent au quotidien auprès des Districts et des clubs, sur un territoire qui est très vaste. Aujourd’hui, c’est du sept jours sur sept ! » La charge de travail est en effet très importante. Mais l’ancien arbitre international propose un autre argument de poids. « Les Ligues ont toujours fonctionné avec un directeur général, précise-t-il. Je ne suis pas pour ce poste car c’est mettre en danger un salarié par rapport à la politique définie et menée par un président et son équipe. J’ai été élu à la tête de la Ligue donc j’estime que je dois être seul responsable. »

« Gouverner, c’est prévoir ! »

Comme les deux autres présidents de Ligue concernés par cette nouveauté, Saïd Ennjimi a dû mettre de côté son activité professionnelle afin de se consacrer à la gestion du quotidien de l’instance régionale dont il a la charge. « Gouverner c’est prévoir ! affirme-t-il. Il est désormais légitime d’ouvrir la même voie au président-délégué de la Ligue mais également aux Présidents de District, pour lesquels mon argumentation ici présente est tout autant d’actualité avec les mêmes termes et donc avec les mêmes implications. » En Nouvelle-Aquitaine, les présidents de District qui le souhaite pourront donc avoir une rémunération dans la limite imposée par la loi.

« On va clairement vers une professionnalisation mais ce n’est pas anodin car les centres de gestions demandent beaucoup de travail aux dirigeants, relève un élu régional de l’Ouest. Pour ceux qui ont une activité professionnelles, c’est devenu très compliqué. Et on ne peut pas demander à ce que des élus soient exclusivement des personnes à la retraites. » Cette nouvelle va clairement faire débat entre les « pro-bénévolats » et les autres. Mais une chose est certaine, c’est que les « présidents salariés » auront encore un peu plus de pression sur les épaules.

Jérome Bouchacourt