Photo ES Surzur

C’est un conflit qui pourrait coûter cher à l’Étoile Sportive de Surzur. Depuis le début de la saison, le club de la petite commune du Morbihan (56) refuse de signer un protocole d’accord avec la mairie en raison de points qui posent problème. Ce mardi, le président du club a reçu un courrier lui demandant de rendre à la mairie les clés des locaux.

« Ce qui se passe, c’est qu’en début de saison, Mme le maire nous a fait un protocole d’accord pour avoir les vestiaires, le terrain, la salle de réunion et la salle des sports pour les petits l’hiver. Sur ce protocole, elle nous demande beaucoup de choses, qu’on a accepté, mais il y a trois points que nous avons refusé, explique Jean-Marc Orsay, président du club. On avait demandé un éclairage pour sécuriser la marche des enfants le long du chemin pour aller au terrain d’entrainement. Ça, elle refuse parce que selon elle c’est suffisamment éclairé. Elle nous force à arroser le terrain en juin, juillet et août et le traçage des lignes est à notre charge. Nous étions d’accord sur le reste mais pas sur ces détails et nous avons refusé de signer cet accord ».

S’en est suivi plusieurs courriers de la maire pour signaler au club que tant que le protocole ne serait pas signé, elle n’accepterait rien de la part du club. Ainsi, le 6 janvier dernier, l’Étoile Sportive a été dans l’obligation d’annuler son tournoi destiné aux jeunes licenciés du club. La situation a pris de l’ampleur cette semaine lorsque le président a reçu un courrier dans lequel il lui était demandé ainsi qu’aux dirigeants de l’association de rendre les clés des vestiaires, de la buvette, de la salle de réunion et de la salle des sports.

Une plainte de Madame le Maire pour propos injurieux !

D’après le président, le malaise est profond et date de la prise de fonction de la maire lors des dernières élections municipales : « Dès qu’elle a été élue, elle a annulé directement notre participation à un tournoi auquel on se rendait annuellement en Pologne à cause des coûts. Ensuite, notre salle de réunion, qui s’appelle salle de l’étoile en l’honneur du club, a été débaptisée sans qu’on comprenne pourquoi ! » Le club de foot ne serait pas le seul impacté puisque celui de handball a lui aussi été obligé de changer de gymnase en raison des conditions trop strictes de l’élue. Seulement, les handballeurs disposent de salles dans les communes voisines, ce qui n’est pas le cas de l’ES Surzur.

Depuis plusieurs mois, le différend entre les deux parties dure et s’étale sur les réseaux sociaux où le club fait part de son agacement vis-à-vis de la situation. Une pétition recueillant même 270 signatures a été mise en ligne. Aujourd’hui, Jean-Marc Orsay parle de vengeance de la part de la maire : « Elle a porté plainte contre moi, notre entraîneur actuel et l’ancien coach pour des propos soit-disant injurieux sur Facebook mais quand on s’est présenté, même le gendarme nous a dit qu’il ne voyait aucun propos injurieux. »

Le club prêt à faire des compromis… mais pas sur l’éclairage !

Cette situation qui semble aujourd’hui dans l’impasse vient aussi probablement d’un tournoi organisé en fin de saison dernière par le club sans que la mairie n’en soit avertie : « C’est vrai qu’on a fait une erreur. Mais on s’est largement excusé et on leur a assuré que ça n’arriverait plus, souligne Jean-Marc Orsay. Le problème, c’est qu’on n’a plus aucun dialogue avec la mairie parce que la responsable des sports avec laquelle on était en contact a démissionné. » Pas simple en effet !

« On se demande tous ce qu’on a pu faire de mal, renchérit le président. Nous sommes pourtant prêts à faire des efforts, nous l’avons prouvé en acceptant plein de points du protocole d’accord. S’il faut trouver un nouveau compromis, on y est prêt. En ce qui concerne le traçage des lignes, on s’arrangera avec quelques séniors. Pour l’arrosage, s’ils nous changent le canon, on verra mais même-moi j’irai ouvrir les tuyaux s’il le faut. Mais aujourd’hui, c’est une personne de 70 ans qui s’en occupe et notre machine n’est plus fonctionnelle : elle pèse près de 120kg et comme elle fuit, il faut la déplacer quotidiennement. Par contre, l’éclairage, nous ne cèderons pas : c’est la sécurité des gamins qui est en jeu !»

Pour l’instant, le club continue de jouer sur son terrain sans avoir signé le protocole, mais à terme, sans accord trouvé, ce seront près d’une centaine de licenciés qui pourrait rester sur le carreau.