A l'image de Christopher Missilou (avec le ballon), l'Entente Sannois Saint-Gratien fait des paris dans son recrutement.
Concarneau et Sannois pourraient avoir le statut professionnel avec la création d'une Ligue 3. (Photo Philippe Le Brech)

Plus petit budget du National, l’Entente Sannois Saint-Gratien réalise un excellent début de saison. Pourtant ce n’est pas simple tous les jours. Reportage.

Lors de notre présentation du National, nous avions fait le point sur les budgets des clubs de National. L’Entente Sannois Saint-Gratien pointait à la dernière place avec 1,4 millions d’euros. Un mois et demi plus tard, le club du Val d’Oise fait partie des sept leaders de l’antichambre du monde professionnel après sept journées de championnat.

« On est sur la dynamique de la saison dernière, avec la montée en National, explique Marc Mohamed, le directeur sportif de l’ESSG. On a gardé notre ossature de l’an dernier avec très peu de départs. » Et sans gros moyens, Sannois Saint-Gratien doit adapter son recrutement. « On n’a pas la possibilité de recruter des joueurs confirmés de National, ajoute celui qui est au club depuis 1999. On a donc fait des paris sur des joueurs qui évoluent en CFA et CFA2 ou alors qui n’ont pas eu de temps de jeu. »

William Sea est un bon exemple. A 25 ans, l’attaquant natif de Juvisy-sur-Orge a déjà joué dans sept clubs depuis neuf ans avec une dernière saison compliquée à Concarneau (un but en quinze matchs). Et il a marqué trois buts avec son nouveau club en sept journées ! « Comme pour d’autres joueurs, c’était un risque mais on ne peut pas se permettre de faire autre chose, assure Marc Mohamed. On se doit d’être intelligent dans le recrutement. Quand on a 50 euros, on ne peux pas en dépenser 60 ! »

« On n’a pas beaucoup de marge d’erreur ! »

Et si le début de saison est satisfaisant, l’ESSG s’attend à souffrir jusqu’en mai prochain. « Ça va être compliqué car le National est un championnat long et éprouvant, indique Marc Mohamed. Mais on connait les qualités footballistiques et mentales de nos joueurs, ce qui a fait la différence la saison dernière. On ne va pas bouder notre plaisir sauf qu’on est conscient qu’il faut continuer à enchaîner. »

Car à Sannois, il n’y a pas que l’équipe première. Le club possède 1 200 licenciés avec notamment des U17 et U19 nationaux. « Beaucoup de clubs mettent la plupart de leur budget sur l’équipe fanion, ce qui n’est pas notre cas, précise le directeur sportif. Sur 1,5 millions, seulement la moitié est dédiée au National car on privilégie aussi nos équipes jeunes. On n’a donc pas beaucoup de marge d’erreur sur le recrutement, ce qui est une grosse problématique pour nous. »

En conclusion, l’Entente Sannois Saint-Gratien est un véritable OVNI dans le championnat National avec son petit budget mais sans avoir un fonctionnement qui diffère des autres clubs… à part bien sûr les moyens financiers. Et ce n’est tout ce qui compte !

Jérome Bouchacourt
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Petit Suisse originaire de Lausanne, au bord du Lac Léman, biberonné au Beaujolais depuis ses deux ans, Jérôme a migré dans la région nantaise au début des années 2000. Fan de football amateur, de ses rencontres, ses terrains bosselés, ses buvettes conviviales, il est aussi un bon vivant qui adore la cuisine lyonnaise ! Fondateur de Footamateur.fr en mai 2014.