Gwen Corbin n'est pas satisfait des productions actuelles de son équipe.
Gwen Corbin n'est pas satisfait des productions actuelles de son équipe. (Photo Fred Annin)

Conscient des problématiques actuelles de sa formation, Gwen Corbin, le technicien guichenais, évoque la situation avec une inquiétude palpable avant la réception de La Montagne.

Gwen, cinq buts encaissés le week-end dernier à Lannion, ce n’est pas trop le style de la maison…
« On en avait déjà pris quatre à Plabennec. Il nous manque trop de choses pour l’instant pour faire des résultats. Contrairement à ce que l’on croit, être bon défensivement, c’est beaucoup de travail et d’automatismes. Ce n’est pas juste mettre le bus derrière… Le résultat face à Lannion est un peu lourd par rapport à la prestation. Maintenant, il faut un équilibre et aujourd’hui je ne l’ai pas et je ne l’aurais pas demain non plus. Je ne suis pas un rêveur. »

À la fin du match vous avez évoqué le terme malade pour qualifier votre équipe. Qu’entendez-vous par là ?
« On sent quand même que l’on ne maîtrise pas grand-chose. Déjà, on a eu une préparation complètement tronquée. Il ne faut pas se voiler la face, on a eu quelques résultats positifs qui ont masqué nos lacunes. On est toujours bancale. Je travaille beaucoup avec des paires et mes paires aujourd’hui je ne les ai pas. On n’a pas la base. Pour résumer, je n’ai pas le socle de l’équipe et je le cherche. En fait, c’est du bricolage depuis le début de saison. »

« On perd complètement notre âme ! »

Avec sept buts marqués, vous êtes la plus mauvaise attaque du groupe. C’est aussi là que le bât blesse ?
« On sent bien qu’il nous manque un leader devant. Cela permettrait aux autres de s’exprimer. Aujourd’hui, mes attaquants n’ont jamais joué à ce niveau-là. Se créer une occasion en N3 c’est plus compliqué que de se créer une action en DH. On n’y arrive pas… Il nous manque cette efficacité. Clairement, on n’a pas cet attaquant capable de faire mal dans les vingt derniers mètres. »

Quels peuvent être les remèdes à tous ces maux ?
« Il faut surtout essayer de retrouver un équilibre et retrouver de la sérénité. On a un problème récurrent dû aux absences, aux blessés. Il n’y a donc pas à tirer sur les joueurs, ils n’y peuvent rien. Je suis autant responsable qu’eux. On n’a jamais aussi mal travaillé à l’entraînement et c’est moi le premier responsable. Pour bien travailler, il nous faudrait un synthétique. Pas uniquement pour les seniors mais pour l’ensemble du club qui compte 550 licenciés. C’est impossible de travailler dans ces conditions. Je n’en peux plus ! Nous sommes obligés de nous délocaliser à Goven. On ne s’entraîne quasiment plus jamais à Guichen. À faire ça, on perd complètement notre âme. »

Attendez-vous une réaction contre La Montagne et peut-on s’attendre à des changements dans l’équipe alignée ?
« Avoir un sursaut d’orgueil ? Cela voudrait dire que l’on n’en avait pas avant et ça, je ne le pense pas.Il faudrait surtout c’est mon effectif soit au complet mais je ne l’aurais jamais. Par exemple, nous avons perdu David Rio jusqu’à la fin de la saison. Le week-end dernier, il me manquait six joueurs et un qui s’est blessé au bout d’une minute de jeu. Alors oui forcément, ce ne sera pas la même équipe mais est-ce qu’elle sera meilleure ? Je n’en suis pas convaincu… »