Manu Blemer vit pleinement ses rencontres et ses expressions de joies ou de frustrations restent des moments privilégiés.
Manu Blemer vit pleinement ses rencontres et ses expressions de joies ou de frustrations restent des moments privilégiés. (Photo Donatien Millet)

A 41 ans, Manu Balmer a fait ses gammes au sein des Chamois Niortais jusqu’en U17 nationaux avant de rejoindre la Vienne pour ces études. Aujourd’hui, il fait le bonheur de Buxerolles (DHR Centre Ouest). Portrait d’un vrai passionné.

A une certaine époque, Poitiers vivait des grands moments de football et Manu Balmer a participé à cette euphorie. « J’ai connu la joie de la montée en 2ème division nationale, raconte-t-il. J’étais un gamin à ce moment-là et j’avais même touché une prime d’accession en Ligue 2 à cette occasion. » Au bout de quatre ans, il part chez l’ennemi juré et rival local le CEP qui évoluait en DH et qui dans la foulée file en CFA2. Son visage s’illumine quand il parle de cette période : « cela restera mon plus beau souvenir footballistique. Malgré les enjeux qui en découlaient, le club présentait toujours un esprit famille et le foot restait vraiment un plaisir. L’intégration était parfaite y compris pour nous compagnes qui nous suivaient. »

De ces années poitevines, il garde aussi en mémoire l’arrivée de Charbonnier, tout juste auréolé d’un titre de Champion du Monde. « Chaque fois que l’on se déplaçait, les spectateurs venaient en masse pour avoir un autographe de Lionel. C’était vraiment sympa » sourit-il avant d’ajouter que « le piment des rencontres entre le CEP et le Stade Poitevin valait également son pesant d’or vu l’intensité qui régnait lors de ces moments ». Après l’épisode Poitevin, il continue son parcours à Montmorillon. « J’en avais assez des déplacements en CFA2 d’où le choix de ce club qui évoluait en DH mais notre saison a été magique. Nous avons fait dix-huit victoires et obtenu le droit de monter… donc rebelote pour les déplacements. »

« Il manque une réflexion de fond sur le microcosme poitevin. »

Aujourd’hui, Manu Balmer dirige Buxerolles avec toujours cette même envie de « faire grandir le club, de fonder des bases solides et de transmettre ». Mais être coach demande du temps. « Il faut savoir conjuguer vie familiale, professionnelle et football sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre, souligne-t-il. C’est un juste équilibre. C’est grâce à celui-ci que j’ai toujours cette envie. Il ne faut pas se leurrer mais le foot peut te prendre plus la tête que le boulot. » 

Coach Balmer est un pur éducateur qui ne voit le football que comme un échange. Ses joueurs, il les aime. Il les appelle « ses gamins ». Il y a bien entendu la culture du résultat mais Manu s’attache à privilégier la culture du vivre ensemble, du respect et du sens des valeurs. « Quand je recrute un joueur, je cherche à d’abord savoir qui il est, ce qu’il veut. J’ai besoin de le connaître. L’affectif est très important dans mon choix. Le plus difficile est ensuite de garder la plus grande lucidité pour aligner les quatorze meilleurs joueurs pour le match du week-end. »

Le football dans la Vienne, il le connaît par cœur mais une chose le chagrine à savoir le manque d’une grosse locomotive dans le département à l’image des Chamois Niortais dans les Deux Sèvres. « Les coaches du département sont quasiment tous de la même génération, relève le technicien. Nous nous estimons réciproquement, nous nous connaissons et nos relations sont cordiales. Il manque simplement une réflexion de fond sur le microcosme poitevin. Si par la suite, un cador émerge, les clubs des alentours en bénéficieraient. Il faudrait qu’on arrive à mettre en place des passerelles entre nous de façon à faire éclore nos jeunes joueurs et éviter qu’ils s’en aillent évoluer ailleurs. » L’appel est lancé…

Jérome Bouchacourt