Les joueurs n'ont plus le même amour du maillot mais aussi du football selon certains acteurs du ballon rond.
À Lyon le manque d'infrastructures est la cause du refus de 2500 licences.

Tout au long de la saison, de nombreux dirigeants ou techniciens de football amateur nous ont alertés sur l’attitude de leurs joueurs. Et cette période de mercato n’a pas arrangé des relations souvent tendues.

« Combien vous me donnez pour signer chez vous ? » Combien d’entraîneurs ont entendu cette phrase depuis le début du mois de juin. Beaucoup… même à des niveaux où le football devrait juste rester un plaisir. « Nos joueurs sont de plus en plus attirer par des clubs qui vont leur proposer deux ou trois cent euros, quitte à descendre d’une ou deux divisions » atteste un technicien de deuxième niveau régional des Pays de la Loire. Pire ! Certains vont même signer un renouvellement de licence dans leur club avant de remplir une nouvelle demande dans un autre club.

« C’est la mentalité actuelle qui veut ça, poursuit notre entraîneur. Cette saison, j’ai dû mettre en place des règles pour que les joueurs passent par le club-house après leur douche car sinon je ne voyais presque personne après les matches. C’est un manque total de respect pour le club, pour le staff et pour les dirigeants. Les joueurs sont devenus des consommateurs. »

« Les mecs courent après les billets et pas le jeu ! »

Et ce sont les clubs qui trinquent. Un exemple : neuf équipes ont déclaré forfait général cette saison dans le District des Vosges. D’où la colère de certains dirigeants. « Je pense que le football a perdu de sa valeur, expliquait Sylvie Trignau, la future ex-présidente d’Anould, début juin dans Vosges Matin. Il n’y a plus beaucoup de joueurs qui aiment le foot. Ils jouent plus par nécessité de faire du sport ou être avec les copains que par envie. L’amour du maillot n’existe plus. À force de perdre, d’être forfait, les joueurs s’en vont. »

Des propos qui semblent durs mais que l’on retrouve un peu partout en France. « L’amour du maillot a disparu certes mais c’est surtout l’amour du ballon qui disparaît, affirme un joueur de District en Maine-et-Loire. On remarque que les absences sont toujours plus nombreuses, que ce soit le dimanche pour les matchs ou à l’entraînement… pour moi ça démontre ce manque de respect envers le football. Mais l’argent a foutu la merde, les mecs courent après les billets et pas le jeu ! » La preuve… on voit aujourd’hui des joueurs de 22 ou 23 ans qui ont déjà connu cinq ou six clubs, allant toujours au plus offrant.

Si ce n’est pas une généralité, fort heureusement, il est force de constater que les joueurs ne savent plus vraiment ce qu’est l’amour du maillot. Et c’est bien là le plus triste !

Jérome Bouchacourt