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A 38 ans, Mathieu a déjà passé les deux tiers de sa vie sur les terrains de football amateur. Il souhaitait parler de son expérience au sein de son club.

J’ai commencé le foot à l’âge de dix ans, cela fait donc 28 ans que j’arpente les pelouses en tant que footeux amateur.‌ Je n’ai jamais joué à un très grand niveau mais évoluer au plus haut niveau district me convient (Départemental 1). Le foot est une chose mais le plus important c’est le partage avec les coéquipiers. Longtemps uniquement simple joueur, je ne me rendais pas compte du travail titanesque nécessaire pour faire vivre un club, même amateur et de taille modeste, au quotidien.

A partir de la trentaine, l’idée et l’envie me sont venus de m’investir un peu plus au sein de la vie associative du club. Je suis devenu éducateur d’équipes jeunes, tout en continuant à garder les buts de l’équipe fanion. Cette saison avec l’arrivée de mon deuxième enfant au foyer, j’ai dû prendre un peu de recul.

Je ne suis plus éducateur d’équipe de jeunes mais je reste  gardien de but de l’équipe seniors A, entraîneur des gardiens école de foot et responsable du site internet et de la page Facebook de mon club (AJC Bosc le Hard en Seine maritime, 200 licenciés). Cela prend du temps sans rétribution financière bien évidemment, mais le plaisir de participer et d’œuvrer pour le confort de nos jeunes licenciés est une source importante de satisfaction.

Le football, un maillon fondamental du lien social

Je côtoie au quotidien au club des bénévoles formidables, qui prennent énormément de leur temps pour que l’association perdure, grandisse et se pérennise. C’est de plus en plus dur pour un petit club de survivre, baisse des dotations des administrations locales, des frais de la ligue et du district de plus en plus importants (amendes, inscriptions d’équipes etc.), c’est pour cela que de plus en plus de clubs sont obligés de fusionner voire malheureusement pour certains de disparaître.

Pour notre part cela va plutôt pas mal, nous sommes passés de 140 à 200 licenciés en trois ans, même si on ne sait pas de quoi demain sera fait. J’ai la certitude que les clubs de petites villes et villages sont un maillon fondamental du lien social qui tend à se perdre et surtout un complément éducatif à l’école pour nos jeunes footballeurs.

Les bénévoles sont formidables ! On ne se rend pas compte du travail qu’ils font et un petit merci de temps en temps (ce qui est rare malheureusement) fait énormément plaisir. J’ai le sentiment qu’être dirigeant ou bénévole de club de foot, c’est un deuxième travail car on passe facile vingt heures de son temps par semaine à se consacrer au club. Je voulais encore dire un grand bravo aux bénévoles et dirigeants de clubs amateurs.

Jérome Bouchacourt