Les jeunes Concarnois ont fait le boulot face à Evreux... et les voilà en quart-de-finale. Une performance exceptionnelle !
Les jeunes Concarnois ont fait le boulot face à Evreux... et les voilà en quart-de-finale. Une performance exceptionnelle ! (Photo Paul Bohec)

Devant 1 124 spectateurs, les Concarnois ont réalisé un exploit majeur à Guy-Piriou en éliminant Évreux avec la manière. Pour la première fois depuis 1963, les Finistériens sont qualifiés pour les quarts de finale de la coupe Gambardella.

« Allez les gars, on ne lâche rien, elle est pour nous celle-là ». Dans le couloir menant à la pelouse, les Concarnois se motivent avant la rencontre. Sur le papier, les « petits Bleus » ne sont pourtant pas favoris malgré leur exploit en 16e de finale et l’élimination du Havre aux pénaltys, équipe de niveau national. Évreux, moins bien classé que le HAC en championnat, évolue tout de même une division au-dessus des Bretons et a éliminé Amiens au tour précédent.

55 ans après son parcours historique en Gambardella, l’US Concarneau a mis les petits plats dans les grands en invitant plusieurs des acteurs de cette aventure à donner le coup d’envoi fictif de la rencontre. Sur le terrain, les locaux prennent rapidement l’ascendant et multiplient les coups de pied arrêtés sans parvenir à inquiéter le portier ébroïcien, impeccable dans toutes ses sorties. La neige s’invite alors au rendez-vous mais le froid ne calme pas les ardeurs des joueurs de Michel Le Lay qui poussent pour ouvrir la marque. Rien n’y fera : en première période, les Rouges résistent, même s’ils ne se montrent pas dangereux, et Concarneau reste à la merci de la moindre erreur défensive ou d’un coup de pied arrêté.

« À la mi-temps, je leur ai dit qu’on avait largement les moyens de mettre un but pour éviter cette séance de pénaltys », confiait Michel Le Lay à l’issue de la rencontre. Ses joueurs ont fait mieux que ça. Déterminés à ne pas laisser passer leur chance, les Finistériens ont mis le pied sur l’accélérateur.  « On a poussé, poussé, c’était un peu tout fou mais ça a fini par payer et sur la physionomie du match, c’est amplement mérité » a confié l’entraîneur de l’USC.

« Ils sont contents de jouer ensemble ! »

Peu après l’heure de jeu, les Bleus combinent bien côté droit et Abdullah Aydin va défier seul le gardien d’Évreux qui finit par céder. Tous les Concarnois célèbrent devant une tribune où se pressent plus d’une centaine de jeunes dont plusieurs joueurs du club. Dans la foulée, Gautier Bellon, pas forcément le plus en vue de la rencontre, prend sa chance à plus de 20 mètres. Le ballon, contré, trompe pour la deuxième fois consécutive un portier impuissant. 2 à 0, Concarneau tient son exploit.

Les dernières minutes se jouent sous tension. Le banc concarnois exulte à chaque parade d’un Marc Mell encore à la fête alors qu’il n’avait quasiment pas eu de ballons à négocier de toute la rencontre. La réaction d’Évreux est trop tardive. Et vaine. Concarneau tient et prend la direction des quarts de finale de la compétition pour la deuxième fois de son histoire.

À l’issue de la rencontre, c’est un Michel Le Lay très satisfait qui a d’abord mis en avant son collectif : « Ce ne sont pas des joueurs qui évolueront en National voire même en National 3 mais ils sont contents de jouer ensemble. Le football est un jeu collectif. S’ils sont prêts à jouer les uns pour les autres, ça crée une dynamique. Chacun joue son rôle et ils s’amènent plus haut les uns les autres. »

L'US Concarneau a dominé une grande partie de la rencontre face à Evreux.
L’US Concarneau a dominé une grande partie de la rencontre face à Evreux. (Photo Paul Bohec)

Le petit poucet n’a pas peur des gros !

L’entraîneur concarnois n’a pas coupé à la traditionnelle douche dans les vestiaires alors que ses joueurs continuent de chanter encore et encore. « C’est inespéré par rapport à nos attentes de début de saison, a confié le technicien. Le club grandit année par année, il se structure et ça vient par le bas : les jeunes. Quand on a une équipe en ¼ de finale, ça ne peut apporter que du rayonnement sur le club. »

Sur le terrain, de match il n’y a pas vraiment eu même si les doutes ont quand même subsisté jusqu’à l’ouverture du score des Bleus. Cette réussite, Michel Le Lay l’explique par le respect des principes de jeu qu’il tente d’inculquer à son équipe. « On voulait avoir le maximum le ballon possible. On a eu des difficultés à concrétiser donc on reste toujours sous le coup d’un adversaire qui peut marquer sur coup de pied arrêté. On se fera sûrement taper sur la tête certaines fois parce qu’on se fera prendre en contre, mais c’est ma philosophie de proposer du jeu. Je ne dis pas qu’on a été extraordinaires, mais je pense que ce sont les meilleurs qui ont gagné. »

L’incroyable aventure concarnoise se poursuit en tout cas et les moins de 19 ans finistériens ne sont pas encore rassasiés. En quarts de finale, ils retrouveront sur leur route soit les Troyens, soit les Rennais, qui ne se sont pas encore affrontés à cause de la neige. Quoi qu’il arrive, il faudra maintenant nécessairement un exploit à chaque tour puisque l’USC est désormais le seul club régional encore en lice dans la compétition. Mais le Petit Poucet de cette édition 2018 l’a déjà prouvé : il n’a pas peur des gros.