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Depuis quelques semaines, faire un CAE n’est plus possible dans de nombreux départements. Ce qui gêne forcément les clubs, même si certains en ont bien profité.

Le 9 août dernier, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a expliqué que les emplois subventionnés n’étaient pas « efficaces » mais surtout qu’ils étaient « extrêmement coûteux » pour l’État. Quelques semaines plus tôt, un rapport de la cour des comptes avait en effet pointé du doigt les emplois aidés. Des propos corroborés par le Premier Ministre Edouard Philippe dans un entretien au Parisien : « Il faut mettre en œuvre une vraie politique de formation, car les emplois aidés ne débouchent malheureusement pas sur des emplois stables. »

Emplois d’avenir, CAE-CUI, services civiques… Aujourd’hui, les clubs de football profitent de ces emplois aidés pour se structurer. Les instances nationales, régionales ou départementales les incitent d’ailleurs à en créer via de nombreuses aides. Par exemple, un CAE à plein temps ne coûte « que » 400 à 500 euros par mois à une association. « C’est un vrai bol d’air pour salarier un éducateur, indique un président de club vendéen. Si on n’avait pas ce dispositif, on n’aurait pas pu faire signer un jeune pour gérer notre école de foot ! » Des propos dans lesquels se retrouveront nombre de dirigeants dans la France entière.

Trop d’abus dans certains clubs ?

Le problème, c’est que ces emplois aidés ont aussi servi à des clubs nationaux ou régionaux pour faire des contrats à des joueurs. « Je ne vais pas cacher que nous nous servons des CAE pour attirer des joueurs, affirme un entraîneur de club national du Sud Est. C’est un moyen pour eux de pouvoir bénéficier d’un salaire et pour le club d’avoir un minimum de charges. » S’il y a une contrepartie, le contrat aidé est alors légitime… mais ce n’est pas souvent le cas !

« Le problème, c’est que beaucoup de clubs se servent des emplois aidés sans donner de véritable mission aux joueurs ou de leur faire suivre la formation qui est obligatoire, explique un ancien élu de District. Ils profitent donc d’un salaire et de charges en partie payés par l’Etat. Puis le joueur se met au chômage à la fin de son contrat et c’est encore l’Etat qui régale ! » Des pratiques qui semblent bien révolues puisque les clubs ne peuvent plus proposer de CAE depuis quelques semaines.

Jérome Bouchacourt