En 2014, le CS Plouha évoluait en championnat de Ligue de Bretagne... la saison prochaine , le club n'aura plus d'équipe !
En 2014, le CS Plouha évoluait en championnat de Ligue de Bretagne... la saison prochaine , le club n'aura plus d'équipe ! (Photo DR)

Chaque saison, de petits clubs se mettent en sommeil car ils ne peuvent régler leurs dettes envers les instances. C’est le cas à Plouha dans les Côtes-d’Armor.

C’est comme une longue descente aux enfers. Depuis le 1er juillet, le CS Plouha a été mis en sommeil. Encore en Promotion d’Honneur Bretagne il y a trois ans, le club des Côtes d’Armor était redescendu en District 3 la saison dernière. « Après d’importants départs de joueurs il y a cinq ans, le club sportif plouhatin n’a pu se relever » constatait Marc Welter, le président du club, lors de l’assemblée générale en juin 2016.

A l’époque, la création d’une équipe féminine et le rapprochement avec le club voisin Pléhedel pour l’école de football laissait un peu d’espérance aux dirigeants plouhatins. Mais des dettes ont eu raison de l’avenir du club.

« Nous avons pourtant lancé un appel clair à la municipalité durant notre dernière assemblée générale, rappelle le président dans les colonnes du Télégramme. Il nous fallait 3 000 € pour passer le cap. En cause, des dettes dues essentiellement au district et à la Ligue de football, qui tire à boulets rouges sur les petits clubs avec des amendes à n’en plus finir. N’ayant pu obtenir le soutien de la mairie, le club est mis en sommeil. »

Des règlements toujours plus gourmands financièrement !

Si la mairie regrette que son club de football ne soit plus actif – « on ne pouvait pas débloquer en deux jours la subvention qui était demandée pour renflouer le club » – le CS Plouha n’est pas vraiment mort comme l’assure Philippe Delsol, le premier magistrat : « cette mise en sommeil n’est pas définitive, nous espérons trouver à terme un terrain d’entente à défaut d’avoir répondu présent dans les temps à l’appel du club ».

Le club des Côtes d’Armor n’est pas le seul à avoir des difficultés. « Tous les ans, on verse plus de la moitié de nos recettes aux instances, souligne le président d’un club de l’Ouest qui ne compte qu’une cinquantaine de licenciés. Sans les subventions, nous serions morts. Si on veut monter de niveau, il faut attirer des joueurs et aujourd’hui ça coûte cher car de nombreux clubs donnent de l’argent. Quant aux jeunes, il faut avoir des éducateurs diplômés pour pouvoir s’en occuper. Finalement, c’est un cercle vicieux. »

Le football amateur, celui de la base, est-il mort avec des règlements qui sont toujours plus gourmands financièrement ? C’est une question qu’il faut réellement se poser…

Jérome Bouchacourt