De nombreux clubs commencent à se poser des questions sur l'implication de leurs instances.
De nombreux clubs commencent à se poser des questions sur l'implication de leurs instances. (Photo Archives Jérôme Bouchacourt)

Depuis un peu plus d’un an, plusieurs nouvelles Ligues ont été crées à la suite de la loi Notre. Mais tout n’est pas rose et la politique a repris le dessus au détriment des clubs.

« On se moque vraiment de l’intérêt des clubs ! » Cette réflexion, nous l’avons entendue de nombreuses fois depuis un peu plus d’un an. Pour les clubs amateurs, la fusion des Ligues n’a pas forcément été une bonne nouvelle. Tout d’abord, ils ont dans la plupart des cas dû faire face à une augmentation de tous leurs frais : engagements, licences ou encore amendes. « Il fallait mettre à niveau les tarifs » avait-on entendu lors des multiples assemblées générales au printemps 2017. En fait, c’était comme lors du passage du franc à l’euro… autant arrondir au tarif supérieur !

Sauf que depuis un an, les clubs en difficulté se sont multipliés ! En Pays de la Loire, le club de Connerré, qui évolue tout de même en Division d’Honneur, va se mettre en liquidation judiciaire. « Mais que fait la Ligue ? Elle n’était pas au courant à travers sa commission de contrôle des clubs ? » a interpellé un internaute sur notre page Facebook. Car le trou de 50 000 euros ne s’est pas fait en un jour comme nous l’avait à moitié avoué l’entraîneur Sébastien Briand le 12 mars. En Ligue des Pays de la Loire, selon plusieurs témoignages, les relations sont d’ailleurs parfois tendues entre ex-Atlantique et ex-Maine.

Mais ce n’est pas pire que ce qui se passe aujourd’hui dans la Ligue d’Occitanie. La guerre est déclarée entre les élus depuis le décès du président Maurice Martin le 24 décembre dernier. Le 16 mars, cinq délégations de District ont demandé la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour démettre le comité directeur actuel. « C’est une vaste fumisterie, témoigne un élu en place. Aujourd’hui, on a des délégués qui ne sont pas du tout représentatifs des clubs et qui les prennent en otage ! »

« Peut-être faudrait-il rendre le pouvoir aux clubs ! » 

Car le problème est bien politique ! « Depuis que je suis à la Ligue, je suis abasourdi par cette faim de pouvoir ! nous confiait il y a quelques semaines un élu. Je commence même à me demander où est la place des clubs dans tout ça. » Aujourd’hui, le mode de gouvernance privilégie en effet des délégués de District qui sont généralement derrière la politique de leur président. Par exemple, en Occitanie seulement 21% des clubs de la Ligue votent directement. Ce qui veut dire qu’une minorité prend des décisions pour la majorité.

Les témoignages s’accumulent et le ras de bol commence à se faire sentir. « Peut-être faudrait-il rendre le pouvoir aux clubs » souligne notre élu occitanien. La lutte de pouvoir semble ainsi être de plus en plus présente. Au détriment des clubs ? C’est certain… à l’image de ces Ligues qui daignent se présenter Boulevard Pierre-de-Coubertin à Paris lorsqu’un de leurs clubs saisit le CNOSF. Ou alors celles qui ne prennent pas en compte la conciliation du comité olympique en faveur d’un club. Un réel manque de considération.

Certes, il faut laisser le temps aux nouvelles organisations de se mettre en place avec souvent des problèmes d’ego entre les anciennes Ligues. Sauf qu’au delà de la course au pouvoir, il faut aujourd’hui penser un peu plus aux clubs. « Les frais ont réellement explosés cette saison, assure le président d’un club de niveau régional qui se bat chaque jour pour équilibrer les comptes de son association. Le pire ce sont les amendes prises lorsqu’on ne se présente pas à une convocation. Par contre, les instances peuvent mettre des mois à répondre à nos questions. Ce n’est pas logique ! » A méditer avant que la grogne ne monte trop !

Jérome Bouchacourt