Jeune entraîneur, Ahmed Sidibé veut continuer de grandir avec Redon Atlantique Vilaine.
Jeune entraîneur, Ahmed Sidibé veut continuer de grandir avec Redon Atlantique Vilaine. (Photo FCAV)

Promu en DH cette saison, le FC Atlantique Vilaine a gagné le droit de monter en National 3. Retour sur cette superbe saison avec l’entraîneur du club.

Ahmed, cette montée est-elle une surprise pour le club ?
« C’est une surprise oui et non. On savait que la DH avait une certaine exigence. Il fallait monter d’un cran. Je savais que sur la qualité de mes joueurs, on était capable de se maintenir. Mais de là à jouer la montée, je ne crois pas. Les joueurs ont pris conscience qu’ils ont réussi à faire quelques résultats, cela a créé une dynamique. A la trêve, on s’est aperçu qu’il y’avait quelque chose à faire. »

Comment expliquez-vous cette réussite ?
« Je savais que la saison allait être difficile. Ça fait 5 ans que j’évolue avec 80% des joueurs. En début de saison, je me suis dit que si on n’était pas prêt cela allait être très compliqué. J’avais fait une préparation conséquente, une préparation athlétique. On a eu un contre coup dans la première partie de saison avec des joueurs peut-être fatigués. En deuxième partie de saison, on avait plus de fraîcheur ou peut-être que les autres équipes ont commencé à baisser physiquement aussi. Au début de saison, quand on perd cinq fois, si les joueurs n’avaient pas été solidaires, cela aurait pu être différent. »

Avec autant de montées, vos joueurs vont être sollicités. Comment gérez-vous cela ?
« On n’est jamais sûrs, on est sur une dynamique de 4 montées en 5 saisons. Des joueurs vont être sollicités, on le sait. Je pense que mes joueurs sont capables de jouer au-dessus. Maintenant j’ai un groupe qui vit bien qui a envie de rester ensemble. Il faut faire attention mais je pense que c’est un groupe qui veut rester ensemble. »

« C’est très compliqué d’entraîner dans le monde amateur ! »

C’est important de conserver ce noyau dur de joueur ?
« Depuis cinq ans que je suis dans ce club, avec les montées, on m’a toujours dit que c’était difficile de jouer plus haut. Mais j’ai toujours gardé le noyau dur de l’équipe, je monte avec les mêmes joueurs. A chaque montée, les joueurs s’adaptent. Maintenant on ne va pas se voiler la face, en National 3 on va jouer contre des grosses équipes, des réserves pros. Maintenant j’ai confiance en mon équipe. On va peut-être prendre 2-3 joueurs. »

Justement, quel type de joueur recherchez-vous pour la saison prochaine ?
« J’aurai besoin d’un joueur par ligne pour ne pas se mouiller (rires). »

Comment allez-vous adapter votre management en Nationale 3 ?
« C’est très compliqué d’entraîner dans le monde amateur. Je tire mon chapeau à tous les éducateurs. On a des joueurs qui travaillent à côté, on doit s’adapter à tout le monde. Il faut qu’on change d’organisation, on planifie certaines choses pour avoir plus de rigueur. Il faut alterner la rigueur et la souplesse dans le monde amateur. Ceci étant, pour progresser il faut un minimum d’exigence. Il faut trouver un équilibre entre la rigueur et la liberté. Les joueurs amateurs viennent prendre du plaisir, il ne faut pas l’oublier. On veut aussi évoluer au niveau des infrastructures. »

A titre personnel, votre parcours doit se faire remarquer, avez-vous des sollicitations pour entraîneur ailleurs ?
« Aujourd’hui j’ai entamé avec Redon un travail depuis un certain moment. J’ai un projet avec le club, celui de l’amener le plus haut possible. Qu’est-ce que le plus haut possible ? La National 3 ? La DH ? Je ne sais pas. Mais c’est sûr qu’aujourd’hui j’ai des touches mais je suis très heureux à Redon. Pour être honnête, il y a des moments où je me suis demandé si on n’était pas finalement au maximum de ce qu’on peut faire. Mais c’est vrai qu’il y a d’autres côtés qui viennent prendre le dessus. »

Vous souhaitez donc rester à Redon ?
« Oui je veux encore accompagner Redon et que Redon m’accompagne aussi. Je reste un jeune entraîneur qui grandit en même temps que le club. Je suis quelqu’un d’ambitieux, j’ai envie d’avancer. Maintenant voilà on fera ce qu’il y’a à faire. Je dois rencontrer mes dirigeants. A chaque période on fera le bilan de ce qu’on a réussi et de ce qu’on a raté. »